La France montre ses muscles à Rotterdam
La France a brillamment remporté la Coupe des nations de Rotterdam, étape la plus prestigieuse du circuit. Il y a le résultat, mais il y a aussi, la manière. En ne réalisant que des sans-faute, les vestes bleues ont rassuré, mais surtout démontré qu’il faudra compter avec la nation hôte à Versailles.
Carton plein. L’étape néerlandaise de la Coupe des nations était pour le sélectionneur national et sas cavaliers un moment de vérité. Si Simon Delestre (Amelusina) est, Julien Epaillard (Donatello d’Auge) avaient déjà leur nom sur les portes de boxe à Versailles, deux places restaient à attribuer. On peut dire ce soir que les doutes sont levés et que l’équipe de France de saut d’obstacles est, sauf rebondissement, composée.
Olivier Perreau et Kevin Staut qui jouaient leur sélection n’ont pas flageolé. Le Roannais, tout d’abord, a démontré une nouvelle fois, après sa prestation époustouflante lors des championnats d’Europe de Milan, qu’au-delà des qualités exceptionnelles de sa jument (Dorai d’Aiguilly), il se situe par son mental et la qualité de son équitation dans le top des pilotes mondiaux. Comme la crème flotte à la surface du lait.
Du petit lait, c’est ce que boit Kevin Staut. Au quotidien l’Équipe, on a du nez. Le talentueux et bien informé Stéfan L’Hermitte, signait justement ce matin un article dressant le portrait en ombres et en lumières de Kevin Staut. Un papier fin, comme on les aime, décrivant une personnalité attachante, en proie au doute pour de multiples raisons tant personnelles que professionnelles. Quelques heures plus tard, au milieu de l’après-midi, beauté du sport, l’athlète s’est remis en selle au sens propre et figuré. En réalisant non pas un mais deux sans faute, le si recherché double clear. Staut le persévérant, a prouvé que même si Viking d’la Rousserie n’a pas le moteur des plus grosses cylindrées, il a le cœur qui permet de réaliser des performances. Ses amis ne s’y sont pas trompés. Quand Staut a laissé tomber son masque impassible pour arborer un large sourire, ils ont compris que le champion était de retour et qu’une nouvelle page s’ouvrait. Good bye tristesse ! L’équipe de France a retrouvé son squadron leader.
On s’emballe pourtant peut-être un peu du côté de Grand Prix en titrant à l’issue de cette belle après-midi : « À quarante-deux jours du rendez-vous de l’année, les Bleus sont déjà au sommet à Rotterdam ». Attention au syndrome de Perrette et le pot au lait (encore et toujours les laitages). Trop d’assurance, ce serait prendre le risque de dire Adieu, veaux, vaches, cochons et surtout médailles. L’histoire du sport nous rappelle que les rebondissements sont légion et qu’en plus d’être bons et bien préparés, il faut aussi espérer avoir de la chance et encore, au bon moment. Les rocambolesques Jeux de Rio par leurs multiples rebondissements, nous ont appris que le pire côtoie le meilleur et que là où croît le péril, croît aussi ce qui sauve. Autant dire que 42 jours, cela peut être très court, comme cela peut être une éternité. Le temps n’est donc pas à avoir la grosse tête et cette arrogance française qui horripile nos amis étrangers, mais à être modestes et laborieux. Car oui, c’est l’excellente nouvelle du jour : la France dispose d’une équipe capable de faire de grandes choses.
Les résultats complets, ici.