En individuel et par équipe, Scott Brash triomphe à Barcelone

On appelle ça, le syndrome de la main chaude. Quand un athlète est en confiance, les bons résultats suivent. Scott Brash l’a démontré ce week-en à Barcelone, où l’Ecossais a réalisé un week-end de rêve, en s’illustrant tant en individuel qu’en équipe lors du prestigieux CSIO Barcelona 2025. Brash a marqué un nouveau temps fort dans sa carrière exceptionnelle, en remportant le Grand Prix 5* et l’or en finale de la Longines League of Nations.
Victoire éblouissante dans le Grand Prix
Vendredi soir, Scott Brash s’est imposé dans le Grand Prix de la Ville de Barcelone sur sa formidable jument de 10 ans, Hello Folie (élevage de Nantuel dans le Berry). Il a délivré deux parcours sans faute, puis explosé le chrono en barrage avec 52,12 secondes, remportant ainsi son sixième Grand Prix 5* de la saison, un record personnel et de très haut niveau pour le cavalier britannique. Cette victoire confirme la régularité et la vitesse qui font de Brash l’un des meilleurs mondiaux, devançant l’américain Alex Matz (Ikigay, 52,90 s) et l’italien Piergiorgio Bucci (Kiss Me Fabulesse, 53,77 s). À titre de référence, seuls sept cavaliers ont réussi le double sans-faute, témoignant de la difficulté technique du parcours cette année.
Brash, pilier du triomphe britannique en Nations Cup
Bis repetita dimanche, lors de la finale de la Longines League of Nations, Scott Brash a brillé à nouveau avec Hello Jefferson, assurant à la Grande-Bretagne la victoire par équipe. Après une finale haletante, Brash a signé un barrage décisif et sans faute en 38,19 secondes, devant les Irlandais qui ont terminé en 38,42 avec Billy Twomey. Ce succès collectif, orchestré par Di Lampard, consacre une formation britannique d’une grande constance et d’un sang-froid exemplaire durant toute la saison internationale.
Une saison phénoménale pour Brash
En 2025, Scott Brash accumule déjà six Grands Prix 5* avec différents chevaux, dont Hello Folie et Hello Jefferson, et confirme s’approcher des records historiques du circuit. Sa capacité à rester au sommet sur plusieurs montures et formats atteste d’un talent hors pair d’autant que ces victoires succèdent à un passage à vide de plusieurs années. À Barcelone, et en avance sur le mois de novembre pour le Beaujolais, le « Brash nouveau » a séduit le public par son efficacité, sa précision et sa stratégie, donnant à sa fin de saison un rythme qui donne le tournis.
Faut-il parler de « phénomène Brash » ? De toute évidence, oui. Cavalier exceptionnel, homme de cheval remarquable, le fils de la fière Ecosse confirme son statut de joyau de l’équipe Britannique, conduite de main de maître par sa charismatique cheffe d’équipe, Di Lampard.
La renaissance confirmée de Brash, c’est celle de la résilience (terme souvent gavaudé) et de la ténacité. A une époque placée sous la dictature de l’instantanéité et des réseaux sociaux, Brash et sa personnalité décalée, rappelle qu’en équitation, comme en agriculture, c’est le temps long qui compte avec des délais et des étapes incompressibles : labourer, semer, récolter. A ceux qui assurent leurs succès en faisant claquer le chéquier Brash comme quelques autres ont conservé la modestie des gens de la terre en se plaçant sur le temps long. A cette aune, le succès espagnol de Brash est aussi une leçon de vie, aux antipodes du bling-bling et des paillettes qui parfois font oublier les racines du jumping, quand celui-ci était plus rustique et plus authentique. Chapeau l’artiste !
Et nos Frenchies dans tout ça ? A l’image du pays leur prestation a été marquée parades hauts et des bas. Bien positionnée à mi-épreuve, l’équipe de France s’est fissurée en deuxième partie avec des prestations décevantes des deux Olivier : Perreau (Dorai d’Aiguilly) et Robert (Iglesias DV Z). La France termine 7ème mais, on préférera retenir la belle prestation d’Antoine Ermann (4+0) et de Floyd des Prés.
Les résultats complets, ici.
