De Paris à Doha : à la fin c’est toujours un Allemand qui gagne

Bordeaux W 293Le programme de la FEI était particulièrement chargé ce week-end. Le chic à la française contre le choc des pétrodollars mais aussi, un énième Grand Prix à Wellington en Floride. La fine fleur du jumping avait l’embarras du choix pour cette date du calendrier.

Cette concurrence aura privé le public parisien d’un plateau exceptionnel. Et c’est dommage. Parce qu’Hermès avait mis les petits plats dans les grands. Mais pas assez. Même si le Grand Palais a confirmé qu’il est un extraordinaire écrin pour les sports équestres, l’appel des dotations a été le plus fort pour une bonne part de l’élite des cavaliers mondiaux qui a fait le choix de la modernité et de la dotation Qatarie. Quand le Grand Prix parisien de ce dimanche était doté de 400.000 euros, Doha en mettait  650.000 sur la table pour son épreuve-phare. Cette course folle aux dotations n’est pas sans rappeler le football, discipline dans laquelle les hommes des sables ont également un chéquier d’avance.

C’est ainsi, au jeu du plus riche, on trouve parfois plus fort que soi. La leçon devra être méditée pour les organisateurs français un peu trop sûrs parfois de leur fait. Le plateau de l’édition 2014 du Saut Hermès aura été objectivement un cran en dessous de 2013.

Des américains absents (à l’exception notable de Reed Kessler), Steve Guerdat et Ludger Beerbaum partis cette année dans le Golfe et un Ben Maher demeuré une semaine de plus aux USA… ça fait un trou parmi les stars.

Fait rarissime tous ces cavaliers ont fait un choix qui s’est révélé pertinent.  Steve Guerdat a remporté deux épreuves à Doha où c’est Ludger Berbaum qui fait main basse sur le Grand Prix et l’énorme cagnotte (214 500 €). Ben Maher  de son côté s’adjuge le GP CSI3* de Wellington. Reed Kessler n’aura pas fait non plus le déplacement pour rien dans la capitale Française puisqu’elle se classe 5ème du Saut Hermès. Un GP dont le vainqueur n’est autre que l’Allemand du moment : Marcus Ehning qui semble enfin avoir trouvé avec Cornado une arme de guerre à la mesure de son génie.

Ne manquent dans ce tableau d’honneur aux allures d’école des fans que les Français. Ils sont bien là. A Bordeaux Marcus avait devancé de 2 centièmes Bosty, à Paris il refait le coup (cf vidéo) pour 3 centièmes à un Patrice Delaveau (Lacrimoso) pas du tout rancunier. Kevin Staut et Rêveur de Hurtebise, pénalisés d’une faute, terminent sixième. Roger-Yves Bost absent du GP aura néanmoins réjoui son public en remportant le matin le prix de la ville de Paris alors que dans l’épreuve mixte du samedi, c’est le couple franco-allemand Leprevost-Kutcher qui s’est imposé.

Heureux comme Dieu en France, Marcus Ehning  s’est montré taquin en déclarant après sa victoire « Je suis désolé si quelques bons cavaliers ont choisi d’aller à Doha ce week-end, c’est de ma faute : c’est parce qu’ils savaient que je venais ici et qu’ils n’avaient aucune chance. »  Désormais sur une trajectoire ascendante, il sera l’homme à surveiller lors de la finale Coupe du Monde à Lyon en avril. Il est à parier que, piqués au vif, ses petits camarades  lui donneront bien du fil à retordre. Du beau sport en perspective.

Photo : Marcus Ehning et Cornado au Jumping de Bordeaux 2014

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