Reed Kessler : « En Europe vous n’avez pas besoin d’être millionnaire pour réussir »
Ce n’est plus une vague, c’est un tsunami. Le petit monde du jumping international est entré en ébullition. La goute d’eau qui a fait déborder le vase est incontestablement l’annonce de la FEI de vouloir harmoniser le prix des engagement en Europe sur ceux des Etats-Unis, à la hausse, bien évidement. Trop c’est trop pour les cavaliers internationaux qui, les uns après les autres, de façon unanime, expriment leur désapprobation. Après NoelleFloyd.com, c’est un autre site anglophone de référence, worldofshowjumping.com, qui entre dans la danse pour se faire le porte-voix des cavaliers. Et l’opinion de Reed Kessler mérite qu’on s’y attarde d’autant plus que c’est son père, Murray, qui est depuis le mois de janvier à la tête de la fédération américaine des sports équestres (USEF).
Malgré ses 22 ans et son mètre soixante-cinq, Reed Kessler n’est pas la caricature d’une jeune américaine plus ou moins écervelée que des parents fortunés ont choisi d’occuper dans une activité bon chic, bon genre. Certes son père, a fait fortune dans l’industrie du tabac, suffisamment pour se retirer des affaires à 57 ans et se consacrer bénévolement à la passion de sa vie, l’équitation. Mais avec sa femme Teri, ils ont été des cavaliers amateurs passionnés et on transmis à leur fille la rigueur dans le travail, le sens de l’effort et de l’argent. Sans doute parce qu’ils sont issus eux-mêmes d’un milieu modeste.
Comme d’autres jeunes américaines Reed a fait le choix courageux de quitter très jeune sa famille, son pays et ses premiers coach, Katie et Henri Prudent, pour venir apprendre le métier en Europe, auprès des meilleurs, Marcus Ehning notamment. Depuis la jeune femme est restée. Elle s’est installée aux Pays-Bas même si elle continue à faire de nombreux aller-retour avec les USA.
Membre de l’équipe olympique de 2012, Reed Kessler a quitté ces dernières années le Top 30. Elle est actuellement 121ème au classement mondial. La fortune de son père pourrait lui permettre d’avoir un regard distancié sur la barrière financière qui se met en place dans le jumping de haut niveau. Et pourtant, rien de cela. Reed Kessler développe une approche lucide sur l’évolution de son sport. Elle considère notamment que le nouveau système mis en place par le Global Champions Tour constitue une menace pour l’intégrité de sa discipline en instaurant un cercle vicieux au profit des 15 meilleurs mondiaux. Reed Kessler est ouvertement critique sur le système américain que la FEI souhaite étendre à l’Europe. La jeune femme relève à titre d’exemple que l’an passé, malgré deux victoires dans deux épreuves qualificatives de niveau 5* à Wellington, elle est repartie du Winter Equestrian Frestival avec un bilan financier négatif.
Reed Kessler souligne que le jumping est notoirement plus accessible en Europe qu’aux USA et que c’est ce qu’elle aime, qu’il n’y a pas besoin d’être millionnaire pour réussir mais que la modification des droits d’engagement constitue une menace sur le caractère accessible de ce sport. « C’est un sport couteux, mais il doit rester ouvert à tous et il devrait y avoir des règles du jeu équitables. La personne qui part après moi dans le Grand Prix a la même chance que moi en dépit de son âge de son sexe, de sa situation financière. Nous sautons le même parcours et nous avons le même accès aux mêmes épreuves. Revenir là-dessus, c’est enlever tout ce qui fait le sport ».
Source : Worldofshowjumping.com
Et qu’est-ce qu’on dit du fait qu’il fut prendre une table VIP si on veut monter aux concours « plus beaux »? Ce n’est pas une inscription, ça? Ou est-ce que c’est contourner l’inscription? Sachant que la crème sera quand même sélectionné donc pas besoin de table, le cavalier moyen paye ou prend pas le départ?