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Jeu de massacre sous la verrière du Grand Palais

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Chapeau bas à Edwina TOPS-ALEXANDER et à California Le couple remporte l’édition 2017 du GP Saut Hermès- Photo Christophe Bricot / Saut Hermès

Comme à son habitude Hermès avait mis les petits plats dans les grands à l’occasion de son rendez-vous annuel sous la verrière du Grand Palais. L’organisation, appuyée pour la partie technique par la très professionnelle équipe de Sylvie Robert de GL Events, était une nouvelle fois « parfaite » à écouter spectateurs et participants. Le Grand Prix dominical, point d’orgue de ce CSI 5* considéré comme l’un des plus prestigieux de la planète, s’annonçait donc sous les meilleurs auspices. Mais un grain de sable nommé Rothenberger est venu gripper la belle mécanique.

Avec 400 000 € de dotation et 47 engagés triés sur le volet, toutes les conditions étaient réunies pour un beau moment de sport mais le beau scénario couché sur le papier a tourné en eau de boudin. Très vite, les scores accumulés par les premiers participants ont laissé comprendre que le chef de piste avait eu la main un peu lourde. Multiplication des abandons, lancé de barres, mauvaises fautes …le spectacle a tourné à la boucherie pour les délicates montures mises à l’épreuve à contrecœur par leurs pilotes.

« Pénible à monter, pénible à regarder » lâchera Kevin Staut au micro d’Equidia. Une formule assassine peu habituelle dans la bouche du champion français mais qui résume bien le ressenti des cavaliers marqué par une colère froide. Mâchoires serrées et sourcils froncés, et Philippe Guerdat enfonce le clou « ce que je n’aime pas, c’est quand on joue sur les moyens des chevaux« . Moins rugueux, Simon Delestre évoque un triple « vraiment limite« . Trop sélectif, trop corsé tout simplement trop dur, le constat est vite partagé côté paddock et côté tribunes.

Loin de faire son mea culpa Franck Rothenberger, homme de l’art sympathique au demeurant, s’enferme dans le déni reconnaissant juste du bout des lèvres avoir accumulé trop de difficultés sur un seul obstacle, l’oxer sur bidet de sortie de ligne. Fidèle à la locution latine  Errare humanum est, sed perseverare diabolicum (l’erreur est humaine, persévérer est diabolique) l’homme de l’art s’enferre. Dommage.  Le chef de piste n’est pas un perdreau de l’année et jouit d’une bonne réputation mais sa conception des parcours manque peut être du raffinement qui avait marqué les pistes montées par Frédéric Cottier lors des JEM de Caen en 2014. C’était il est vrai en extérieur, avec vraie piste.

Dura lex, sed lex (la loi est dure, mais c’est la loi). Ce qui est formidable avec les chevaux, c’est qu’il s’en trouve toujours quelques uns pour vous faire mentir. Parcours infaisable ? Pas du tout, trois couples déjoueront avec une étonnante facilité (cf vidéo 2) les chausse-trappes et offriront un barrage à des spectateurs en partie dépités. Trois sans faute, une situation confortable pour des heureux élus assurés d’une place sur le podium. Et c’est un peu de façons surprenante  Mme Tops (California) qui remporte la mise, plus rapide de 8 petits centièmes que Pénélope Leprevost en selle sur son fidèle Vagabond de la Pomme. Bertram Allen (Molly Malone), pénalisé d’une barre complète le podium. Même sanglante, la bataille du Grand Palais peut s’achever sur un sourire.

Le classement complet du GP ici.

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Après l’effort, le réconfort et le temps du sourire pour Edwina Tops-Alexander – Photo Christophe Bricot / Saut Hermès.

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