Epaillard passe la seconde
Épatant Epaillard. L’histoire équestre retiendra la deuxième victoire consécutive (2023-2024) d’Henrik von Eckermann dans une finale Coupe du monde Longines. Si on est plus cocardier, on notera la seconde place de Julien Epaillard et accessoirement, la prestation prometteuse de Jeanne Sadran (14ème). Depuis Riyad, il a soufflé un vent chaud et printanier pour le jumping tricolore. Il ne reste plus qu’à ces bourgeons d’éclore en croisant les doigts pour qu’il n’y ait pas de gelées tardives.
Évidemment, cette finale 2024 a démontré tout l’impérium d’Henrik von Eckermann sur ses camarades de jeu. Le Suédois a déroulé la prestation parfaite du début jusqu’à la fin. Il quitte la compétition sans avoir fait tomber la moindre barre. Cette remarquable performance, cumulée avec toutes ses victoires internationales, fait du couple Eckermann-King Edward une légende vivante qui aura à cœur de graver son nom dans les tables de marbre des jeux olympiques.
La photo de la poignée de main entre Eckermann et Epaillard semble toutefois raconter autre chose. De l’estime, bien sûr, entre deux athlètes qui se respectent et s’apprécient, mais aussi une rivalité saine entre deux cavaliers de même niveau, avec l’idée pour le perdant d’aujourd’hui d’être le vainqueur de demain.
Aujourd’hui, Eckermann est sur la première marche, mais à l’avenir, les places pourraient bien s’inverser. Pour trois raisons au moins.
La première, c’est que Julien Épaillard a bel et bien brisé le plafond de verre qui faisait de lui le « cavalier le plus rapide du circuit », mais pas un cavalier de championnat. La médaille d’argent de Riyad cumulée à celle de bronze lors des championnats d’Europe en septembre dernier à Milan en atteste.
La deuxième, c’est que ce format d’épreuve est extrêmement formateur pour chevaux et cavaliers qui y gagnent une expérience unique. Le Français avouait lui-même en cours de semaine qu’il avait besoin de courir un autre championnat avant les Jeux olympiques avec Dubaï du Cèdre pour mieux la connaître. La connexion du couple en est sortie renforcée tout autant que la confiance réciproque.
La troisième, enfin, c’est le fameux croisement des courbes. On peut légitimement penser qu’Eckermann et King Edward (14 ans) sont à leur apogée et vont connaître une baisse progressive mais irrésistible dans leurs résultats, alors qu’à l’inverse Epaillard et Dubaï s’inscrivent sur une courbe ascendante. Certes, de l’eau va encore couler sous les ponts d’ici à la première semaine d’août et le rendez-vous de Versailles, mais ce qui ressemble à un alignement des planètes semble se mettre en place. « On est sur le bon chemin », résume à sa façon Julien Épaillard. En cours de route, le Normand ne manquera pas de s’arrêter à la banque pour déposer le chèque 400 000 € correspondant à ses gains de la semaine (562 000 € pour le premier).
Le classement complet, ici.