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FFE : élections sous silence

godignon

Silence, on vote. La FFE, troisième fédération sportive en France (700 000 licenciés) est entrée en période d’élections depuis le 27 octobre dernier. Le processus s’achèvera le 22 novembre prochain dans la plus parfaite discrétion. A charge d’ici là pour les responsables de structures équestres (les simples licencies on juste le droit d’acquitter leur cotisation) de voter par internet ou par correspondance en faveur du candidat de leur choix. Et c’est là que les choses deviennent intéressantes car pour une fois deux approches radicalement différentes de l’équitation s’affrontent.

D’un côté, Serge Lecomte, président sortant tentera de rempiler pour un énième mandat. L’homme des poneys clubs s’est construit son petit royaume à Lamotte-Beuvron loin du bling-bling parisien. « Pour vivre heureux, vivons cachés » pourrait être sa devise. Mais si ce modèle présente des avantages, notamment sa rentabilité économique, il a néanmoins un grosse faiblesse, une dérive commerciale assumée qui se soucie peu de l’équitation à la papa et du haut-niveau.

 Et c’est là ou Hervé Godignon entre en jeu. L’ancien cavalier international membre de l’équipe de France a plus que de la personnalité. Il a de l’épaisseur, de la culture et du charisme. Et il faut l’avouer, cette chose rarissime qui complète parfaitement le personnage, du panache.

On dit que l’éducation est un passeport pour la vie. Hervé Godignon est un  ancien élève de Jean Couillaud. Le patronyme peut prêter à sourire mais le personnage est un peu à l’équitation ce que Socrate est à la philosophie, une figure, un sage. Celui qu’on désigne par le terme de « maître » a formé des générations non seulement de cavaliers mais, d’hommes de chevaux. La nuance est importante.  Or, à sa façon, Hervè Godignon est devenu à 64 ans le dépositaire d’une certaine vision de l’équitation, pour laquelle la tradition, quand elle a du bon, et les valeurs sont primordiales.

C’est à ce titre et suite au fiasco des Jeux Olympiques de Londres que le cavalier de Port-Mort, dans une attitude à la Cyrano de Bergerac, a lancé avec quelques-uns le mouvement des Indignés de la politique fédérale. Ce qui aurait pu être un feu de paille a gagné en intensité et s’est progressivement structuré en agrégeant des amoureux de leur sport et du cheval, capables de formaliser un programme de 50 propositions.

 Les équipes présentées par les deux candidats sont finalement à leur image. Une bande de « vieux grognards » (au sens Napoléonien) pour Serge Lecomte, un assortiment de personnalités fortes et reconnues de l’autre autour d’Hervé Godignon. Pour être caricatural, on pourrait dire que la où Serge Lecomte voit dans l’équitation un business, Hervè Godignon estime que c’est avant tout une école de la vie.

Dommage que les grands médias n’aient pas saisi l’importance de cette confrontation finalement si conforme aux tiraillements qui traversent notre société. Le résultat de cette élection est bien incertain, contrairement aux apparences. Il est encore temps de peser, chacun à son niveau pour faire basculer le plateau de la balance.

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