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Jur Vrieling prend un peu de recul

Jur Vrieling et VDL Zirocco Blue (archives)
Jur Vrieling et VDL Zirocco Blue (archives)

Les cavaliers ne sont pas des robots. Il y a heureusement en chacun d’eux un petit coeur qui bat. Leur exposition médiatique lors de grands rendez-vous se traduit par une pression supplémentaire largement accrue depuis quelques années par le développement d’internet et des réseaux sociaux. Autant de juges que d’internautes. Quand tout va bien, tout va bien mais, le moindre incident ouvre parfois la porte à des critiques – justifiées ou non – qui peuvent dériver en lynchage d’autant que désormais rien n’échappe aux objectifs. Ceux des caméras de télévision, des photographes de presse ou des entourages plus ou moins autorisés armés de leur smartphone, toujours prompts à basculer leur « reportage » sur le net.

Si les incendiaires potentiels existent, les pompiers brillent par leur absence. La tempérance fait pâle figure sur internet. Il appartiendrait donc aux fédérations nationales et aux instances internationales de réguler les passions par une communication précise, objective et adaptée. Las, c’est encore loin d’être le cas. Or, faute d’une parole officielle à temps, il se dit parfois n’importe quoi. Le pire n’étant pas le totalement erroné mais le mélange d’une part de vérité avec de grosses inexactitudes.

Il faudra à cet égard tirer des enseignements des JO de Rio d’autant que, sous prétexte de veiller au bien-être animal, les cavaliers n’ont plus droit à ce qu’on appelle désormais « un comportement inadapté ».

L’enfer est pavé de bonnes intentions dit-on. C’est assurément vrai. La rigidité de l’application du règlement, dont l’élimination au premier sang, doit être accompagnée d’un état des lieux au niveau des faits. Pour éviter au moins deux écueils. Le premier c’est de ne pas laisser croire que de grands professionnels amoureux de leurs chevaux ne sont que des barbares sanguinaires. Le deuxième ce serait l’émergence d’une hypocrisie médiatique où l’on caresse en sortie de tour avant de « s’occuper » de sa monture à l’abri des regards.

Le cas de sur Vrieling est un cas d’école. Ce vice-champion olympique par équipe en 2012 et Champion du Monde toujours par équipe en 2014 n’a rien d’une brute épaisse. Au contraire, il serait plutôt du genre aussi discret que sympa. Ce qu’il a vécu à Rio relève incontestablement du calvaire. Quand le cheval que vous avez longuement préparé et auquel vous avez prêté toutes les attentions, ne se contente pas de faire des barres mais est au refus, ça bouillonne dans la tête. Un professionnel, sait que le problème ne se résoudra pas d’un coup de baguette magique par la fermeté de quelques instants. Ce serait trop simple. Mais il faut un petit moment pour l’admettre. Le pire à ce moment là, c’est de réaliser que la confiance qui vous lie à votre cheval – le bien le plus précieux – est altérée sans savoir souvent à quel moment ce lien ténu s’est rompu.

Après son élimination et disqualification (pour utilisation abusive de la cravache au paddock) du premier jour, Jur Vrieling n’a pu que constater que VDL Zirocco Blue avait un sérieux problème avec les combinaisons et a du repartir de Rio avec ce problème complexe à résoudre.

Au fond du trou, miné par son inexplicable incompréhension avec Zirocco et les suspicions de brutalité à son égard, le champion Néerlandais a annoncé dernièrement qu’il allait faire une pause – salutaire – et s’éloigner quelque temps des terrains de concours, juste le temps de se ressourcer. Heureusement pour le sport, il reviendra vite. A 47 ans on ne se débarrasse que très difficilement du virus du cheval et de la compétition.

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