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Ryan des Hayettes fait rimer atypique et fantastique

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Un vrai couple. Simon Delestre et Ryan des Hayettes en action. Cliquer pour agrandir.

Il est le coup de cœur de Philippe Guerdat et la révélation de ces championnats d’Europe qui viennent de s’achever. Ryan des Hayettes, petit par la taille mais grand par le talent a tout pour entrer dans la légende équestre.

Auteur d’une saison qualifiée à juste titre de « fantastique«  par son cavalier, Ryan était déjà, comme aime le rappeler Simon Delestre, auteur d’un triple sans faute à Aix-la-Chapelle le 31 mai dernier dans le Grand Prix …qu’il remportait brillamment.

Or, gagner à Aix n’est jamais anodin. Face à des tribunes immenses, 45 000 personnes qui vous scrutent, retiennent leur souffle, parfois apostrophent, toujours expriment leur joie… il faut avoir les nerfs solides. Et ce qui est vrai pour les cavaliers l’est également pour les chevaux. Les athlètes à quatre pattes n’échappent pas à l’atmosphère particulière des lieux. « Ici, certains chevaux grandissent et d’autres rapetissent de 10 centimètres« , confie en habitué le cavalier allemand Christian Ahlmann. Avant le baptême du feu, il est donc difficile de savoir si l’herbe sacrée qui va être foulée est celle du Walhalla ou celle de l’enfer.

Ryan des Hayettes, en bon petit-fils du génial anglo-arabe Ryon d’Anzex, ne s’en est pas laissé compter. Avec son mètre soixante, il n’était pas question d’abaisser le garrot de quelques centimètres. Bien au contraire. A peine était-il un peu plus tendu sur le premier parcours de ces championnats avouait son premier fan et pilote, Simon Delestre,  pour mieux relever l’une des qualités du cheval à savoir, sa capacité à se livrer progressivement sur les tours et à sauter de mieux en mieux.

Delestre Simon, (FRA), Ryan Des Hayettes Individual Final Competition FEI European Championships - Aachen 2015 © Hippo Foto - Dirk Caremans 23/08/15
Simon Delestre Simon et Ryan Des Hayettes lors de la finale individuelle des Championnats d’Europe. Crédit photo : FEI/© Hippo Foto – Dirk Caremans

Laurent Elias, ancien sélectionneur national, soulignait dans la semaine dans les colonnes de Grand Prix Replay ce qui sur le papier aurait du constituer un handicap pour le petit alezan : « Ryan a explosé cet hiver en indoor mais il manque de gros parcours à l’extérieur ». L’analyse est juste mais les élèves doués apprennent vite. D’autant que Ryan est un cheval atypique.

Sur le site Studforlife Simon Delestre décrypte ainsi des choix techniques qui a priori peuvent surprendre. « Ryan a une action tellement particulière que je ne soucie pas de ce que les autres font. Je ne veux pas me polluer avec l’avis des autres. Lorsque je marche la piste, j’essaie d’imprimer ce qu’il me faut pour lui mais je ne regarde pas les autres, je le connais et je ne commence pas à me dire « les autres font 6 foulées, je veux en faire 7 … Non, je connais mon cheval, j’ai fait des contrats de foulées que je suis le seul à avoir fait aujourd’hui. Je savais par exemple que pour le triple en première manche, il fallait que je rentre en huit foulées en le fermant un peu et certainement pas en sept en le laissant un peu ouvert. Chaque cavalier doit savoir ce qui est le meilleur pour son cheval. J’ai réussi à adapter au mieux les contraintes des parcours à Ryan tout au long de ce championnat et même le faute que nous faisons vendredi, je ne changerai rien à mon contrat de foulée. Le sentiment que j’ai eu vendredi était super. J’avais fait 7 foulées pour rentrer dans le triple et je n’y changerais rien si je devais le refaire aujourd’hui. La barre est tombée, c’est le sport« .

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Beaucoup de chemin a été parcouru depuis le CSI 3* deVichy en 2013. Cliquer pour agrandir.

« C’est une grosse performance pour Simon avec un cheval qui disputait son premier grand championnat« , a commenté de son côté à l’AFP le successeur de Laurent Elias, Philippe Guerdat, légitimement satisfait de la capacité de rebond de ses cavaliers dans la finale individuelle. Avant d’ajouter avec un sourire retrouvé et son délicieux accent suisse « Les trois ont été impériaux. Ils étaient au fond du trou après l’épreuve par équipes (5e) et ils ont su se transcender ».

Entre Ryan et Flora de Mariposa, les troupes françaises disposent de solides cartouches. Comme le bon vin, elles devraient se bonifier avec le temps. Tel un joueur d’échecs, Philippe Guerdat a dévoilé une part de sa stratégie. « L’Euro n’était pas une priorité mais un passage obligé et l’occasion d’aguerrir Flora (de Mariposa) et Ryan (des Hayettes). A nous de corriger les petites fautes avant Rio. » A onze mois des Jeux Olympiques, tous les rêves sont possibles.

Bon vent Ryan.

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