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La mondialisation de l’équitation, façon Jan Tops

CSIO Barcelone
Jan Tops et son épouse, Edwina Tops-Alexander

Les requins chassent en meute. L’entrée au capital (50%) du Global Champions Tour du milliardaire américain Franck McCourt à l’été 2014 n’avait pas vraiment l’allure d’une action caritative sinon désintéressée. Ce duo de choc entre un redoutable homme d’affaires américain et un très futé marchand et organisateur Batave de concours sentait le souffre. Et c’est la FEI, la première qui vient de s’y bruler les doigts. Habilement amenée sur le terrain miné du respect de la libre concurrence, la fédération sportive, véritable fossile juridique dans le monde des affaires, a été déboutée sur ce qui constitue la pierre angulaire du mouvement sportif : la clause d’exclusivité sur les licenciés.

Les organisateurs du Global Champions Tour, circuit de CSO le plus doté au monde, ont annoncé dans un communiqué en date du 22 octobre que la Cour d’Appel de Bruxelles a confirmé la décision des autorités belges de la concurrence qui autorise le Global Champions Tour à lancer en 2016 une nouvelle formule par équipe, la Global Champions League, en dépit de la clause d’exclusivité revendiquée par la Fédération équestre internationale.

La Cour d’Appel de Bruxelles appuie sa décision sur le fait que la FEI n’aurait pas réussi à démontrer que la suspension de cette clause peut lui cause un préjudice grave et irréparable et donc que son respect est indispensable. L’affaire est-elle close juridiquement ? On attend impatiemment la réaction de la FEI.

A cet égard, le témoignage de Pierre Durand dans les colonnes de Grand Prix Replay apporte un éclairage intéressant au dossier. L’ancien président de la FFE et candidat l’an passé à la tête de la FEI (où il a été battu par le belge Ingmar de Vos) y fait part de son hostilité à l’offensive du GCT.  » Je suis tout à fait d’accord avec l’action menée contre le Global Champions Tour qui souhaite créer un circuit avec un système d’équipes privées. C’est un circuit qui prendrait beaucoup trop de place face aux concours mettant en valeur les sélections nationales qui sont, à mon avis, primordiales dans ce sport » indique l’ancien champion olympique. En effet, dans la formule à la sauce hollandaise proposée par le GCT, les cavaliers ne seraient plus regroupés par pays (comme pour les Coupes des Nations) mais par équipes de 4 cavaliers aux couleurs d’un partenaire.

Effacement des nations, affaiblissement des Fédérations, dérégulation, le monde de l’équitation semble rattrapé par la mondialisation. Ce phénomène si décrié et soit disant irréversible qui partage les individus en deux camps. Ceux qui y gagnent et, ceux qui y perdent.

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