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FEI : Durand vs Genecand, la bataille des Pierre est lancée

pierre durand
Pierre Durand

On sentait bien que depuis quelques mois Pierre Durand avait des fourmis dans les pieds. Le champion olympique qui fêtera ses 60 ans en février prochain n’est pas du genre à garder les pieds dans le même sabot. A nouvelle décennie, nouvelle vie. Sportif comblé, l’ancien président de la Fédération Française d’Equitation (1993-1998) est aujourd’hui partant déclaré pour prendre les rênes de la Fédération Equestre Internationale. Mais le chemin est semé d’obstacles. A commencer par une autre candidature, celle du financier Suisse Pierre Genecand. Au moment où les sports équestres connaissent une crise de croissance – liée à leur mondialisation – qui se traduit par une crise de ses valeurs, la confrontation s’annonce passionnante même si elle devait être troublée par d’autres candidats poussés par les pays anglo-saxons.

Pierre Genecand recent 2014 in Wellington
Pierre Genecand

Attention à ne pas sombrer dans un manichéisme facile. Il n’y a pas d’un côté le sympathique cavalier de Jappeloup et de l’autre, le méchant financier qui va renforcer l’emprise de l’argent sur les sports équestres. Mettre un gestionnaire accompli et un homme de réseaux à la tête de la FEI n’est pas une aberration si on veut éviter une marginalisation médiatique des sports équestres. Ancien cavalier lui-même et dirigeant pendant plus de 14 ans du CHIO de Genève, Pierre Genecand est un candidat sérieux, un négociateur respecté, du type même à rassurer les représentants des différentes fédérations nationales d’autant qu’il se présente comme un fervent défenseur de l’internationalisation des sports équestres. Surnommé « le Genevois de la pampa », il partage son temps entre la Suisse et l’Argentine où il élève 250 chevaux destinés au polo, ce qui lui permet de se présenter comme un candidat de l’Amérique latine.

Face à lui, Pierre Durand offre un profile radicalement différent. Il ne souffre pas, malgré sa réussite, de cette arrogance propre aux élites françaises qui hérisse le poil du reste de la planète. Le champion olympique figure dans le club très fermé de ces sportifs passés dans l’imaginaire collectif et qui ne souffre pas de l’érosion des mémoires liée au temps. « Pierre Durand » est un patronyme qui continue à susciter des attroupements et à ouvrir beaucoup de portes, même à l’international. Pourtant, ne nous y trompons pas. L’élection à la tête de la FEI ne relève d’un sondage de popularité. Les grands électeurs, même sensibles au charisme du champion français ne lui accorderont pas leur suffrage sur sa seule bonne tête. Les sports équestres sont aujourd’hui à la croisée des chemins, déchirés entre intérêts économiques, effacement des valeurs et dilution des traditions équestres. En CSO, discipline la plus bling-bling et à ce titre la plus malade, l’émergence et la prédominance du Global Champions Tour, un circuit privé, qui a totalement déclassé les Coupes des Nations doit par exemple interroger sur le poids de la FEI. L’endurance est peut être encore plus mal en point, rongée de toutes parts par des suspicions (fondées) de tricherie.

Il sera donc particulièrement important de suivre et de décrypter les programmes que présenteront les candidats à la succession de la princesse Haya de Jordanie.

 

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