Jeux Olympiques

JO : Epaillard et Delestre en finale individuelle

Sur le papier, Julien Épaillard (Dubaï du Cèdre) sera en finale la meilleure chance française. © FEI/Benjamin Clark

On appelle ça trier le bon grain de l’ivraie. L’épreuve de qualification de ce jour en jumping visait à sélectionner parmi 74 engagés les 30 meilleurs couples. À ce tamisage délicat, la France s’en sort plutôt bien puisque Julien Epaillard (sans faute) et Simon Delestre (4 points plutôt rapides) figurent parmi les heureux élus. Le couperet en revanche est tombé sur Olivier Perreau auteur malheureux d’une barre sur le deuxième plan du dernier obstacle. 

Du côté de Roanne, on est ce soir d’humeur à penser comme Lamartine qu’un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. Ce n’est pourtant pas le public qui manque dans les tribunes surchauffées de Versailles. La compétition s’arrête donc là pour le cavalier ligérien et Dorai d’Aiguilly qui ne rentreront pas bredouilles grâce à cette superbe médaille de bronze conquise par l’équipe de France. Faute du premier, faute du dernier, faute du cavalier, dit le proverbe. Toujours modeste, Perreau dès la sortie de piste, s’est accusé d’avoir commis « une faute d’équitation », alors que selon ses dires, sa jument sautait « presque encore mieux que dans la compétition par équipe ». Cela ne nous empêchera pas de penser que ce cavalier paye injustement le fait d’avoir fendu l’armure à l’issue de l’épreuve par équipe. En livrant ses sentiments et en laissant éclater sa joie, il s’est potentiellement rendu perméable à une pression qui d’habitude lui est étrangère.

Tous les espoirs d’un pays reposent donc désormais sur les épaules de Simon Delestre (Amelusina) et de Julien Épaillard (Dubaï du Cèdre). Cela fait à présent vingt-huit ans que la France attend une médaille en individuelle, la dernière remonte à 1996 à Atlanta quand Alexandra Ledermann et Rochet M avaient décroché le bronze. Epaillard abordera la finale de demain en leader, cette position stratégique lui permettra surtout de partir en dernier avec la possibilité de tirer toutes les leçons des parcours précédents. Ce sera son seul, mais non négligeable, avantage car les compteurs seront remis à zéro.

Si Delestre semble avoir rompu avec la poisse, compagne collante des Jeux de Londres (une rêne cassée), de Rio (la blessure dans son boxe de Ryan) et de Tokyo (la contre-performance par équipe de Pénélope Leprevost) et être entré dans une bulle de concentration, à l’inverse Julien Épaillard donne, à tort ou à raison, à travers différentes déclarations à la presse, le sentiment d’une certaine arrogance. « Avec ma jument, on a fait partie des 15 couples au monde qui sont susceptibles de monter sur un podium », tempère toutefois le Cherbourgeois de 47 ans qui dispute ses premiers Jeux.

L’élimination ce jour de cadors de la discipline (McLain Ward, Peder Fredricson, Richard Vogel…) rappelle pourtant que dans ce sport de porcelaine, le seul poids d’une mouche peut faire basculer bien des destins. La tension dramatique n’en sera que plus forte demain avec des tribunes acquises aux Français. On leur souhaite donc de mettre fin à une disette de médaille de 30 ans et, comme on n’est pas chauvin, surtout, que le meilleur gagne.

Les qualifiés pour la finale, ici.

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