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Kevin Staut imprime sa marque à l’IJRC

KS
Kevin Staut, Président de l’IJRC

On ne présente plus le Kevin Staut le cavalier. Tout ou presque a été dit sur l’athlète même si dernièrement sa prise d’autonomie du Haras des Coudrettes et sa nouvelle coopération avec les marchand suisse Grégoire Oberson laissent deviner une volonté d’entreprendre qui tranche avec le cocon doré précédemment offert par la famille Perron-Pette. Toutefois, c’est dans un autre registre, celui de président du Club international des cavaliers de saut d’obstacles (IJRC), que le Normand révèle une autre facette de sa personnalité. Le long entretien accordé au site scandinave Worldofshowjumping.com à l’occasion de l’assemblée générale annuelle de cette association qui regroupe l’élite des cavaliers mondiaux dévoile un Kevin Staut très politique, au sens noble du terme.

Il y a bien sûr la façon dont les Français perçoivent leur champion, forcément subjective, et le regard posé par les extérieurs. Sans trop de surprise, celui-ci est positif. Parce que Kevin Staut c’est un athlète performant, une des stars du système et une vraie personnalité. De là à en faire un bon président de l’IJRC, ce n’était pas si évident. Parce que cette association qui a son rond de serviette à la FEI ne se réduit pas à un club de copains cavaliers qui se réunit de temps en temps autour d’un verre ou d’un bon repas. C’est aussi une structure qui a un rôle important à jouer dans le délicat équilibre à trouver et à maintenir entre instances sportives, organisateurs et athlètes. A titre personnel, Kevin Staut, tout comme son ami Steve Guerdat, y a ajouté une mission à ses yeux essentiels : la défense d’une certaine éthique sportive bousculée depuis quelque temps par une pression financière accrue.

Force est de constater que depuis fin 2017, date de son élection, Kevin Staut a trouvé ses marques tant sur le fond que sur la forme. Selon le site Worldofshowjumping le Français présente un côté gentleman, soit comme le définit le dictionnaire un homme de parfaite éducation, qui fait preuve de réserve et de distinction dans ses manières, allié à un « franc-parler civilisé ». Un bel oxymore pour dire que Kevin Staut a la capacité de dire des vérités crues en respectant les canons de la politesse. En vocabulaire équestre, on parlerait de main de fer dans un gant de velours. Il est incontestable que sous sa présidence l’IJRC a retrouvé des couleurs à un moment délicat pour l’âme des sports équestres que certains sont prêts à sacrifier sur l’autel de l’argent. Les polémiques sur la répartition des invitations dans les CSI ainsi que sur le montant des engagements ont été l’occasion de faire entendre la voix des cavaliers.

Kevin Staut, en homme cultivé et avisé, a bien compris que la première des batailles à mener pour gagner la guerre est celle de la communication. Grâce à sa notoriété, il s’y emploie avec succès. Loin d’être un dogmatique, sa ligne politique en vrai pragmatique à la fois ferme et mesurée, en fait aujourd’hui un acteur écouté et respecté au-delà du cercle des cavaliers. Tout est affaire d’équilibre comme être présent dans les instances de la FEI mais aussi en dehors de celles-ci lorsque les intérêts, pour des raisons multiples, divergent. A ce jeu tout en finesse, Kevin Staut excelle et, ce qui ne gâche rien, semble trouver à l’exercice un réel plaisir. Un grand champion est aussi, il est vrai, un grand stratège.

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