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La Baule : Le Lamaze Power retrouvé

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Eric Lamaze en selle sur Powerplay à Barcelone en septembre 2013

Assurément, l’édition 2014 du jumping de la Baule est à marquer d’une pierre blanche. Des conditions météorologiques et une organisation parfaites, du beau sport et encore et toujours de l’émotion. Après les larmes de Pénélope Leprévost hier, Éric Lamaze n’a pu retenir les siennes aujourd’hui à l’issue d’un Grand Prix qu’il aura survolé au sens propre et figuré sur Powerplay.

A l’issue d’une première manche très technique dessinée par Frédéric Cottier rendue particulièrement délicate par un chronomètre très serré, seul neuf cavaliers étaient au barrage dont quatre Tricolores : Simon Delestre (Qlassic Bois Margot), Kevin Staut (Rêveur de Hurtebise HDC), Pénélope Leprévost (Dame Blanche van Arenberg) et Patrice Delaveau (Carinjo HDC). Un solide carré de Français auquel venaient s’agréger le le Belge Jos Verloy (benjamin de l’épreuve à seulement 18 ans), le Suisse Paul Estermann, le Britannique Joe Clee, le Marocain Abdelkebir Ouaddar sans oublier, le sympathique Canadien Eric Lamaze.

Neuf vrais pilotes pour un barrage de folie. A ce jeu-là, Abdelkebir Ouaddar en vrai outsider réussissait l’exploit d’être plus rapide que Patrice Delaveau. Mais en équitation, le génie est supérieur à la folie. Dernier à s’élancer avec un cheval que l’on considérait a priori comme pas particulièrement rapide, Éric Lamaze s’avérait pourtant encore plus véloce, raccourcissant le temps du Marocain de près de deux secondes…

En conférence de presse le Canadien est revenu sur les circonstances de sa victoire. «  La Baule est définitivement l’un des meilleurs concours du monde. Le terrain, les obstacles, les parcours, l’accueil, et surtout le public sont vraiment extraordinaires. Il suffit de voir toute la foule restée pour la remise des prix, et encore pour regarder le Grand Prix du CSI 1*. Ils connaissent les cavaliers, nous encouragent. Je n’ai jamais vu ça de ma vie. C’est ma première victoire en Grand Prix CSI 5* depuis la tragédie d’Hickstead. Après ma pause, j’ai repris avec des chevaux plus ou moins jeunes. Ça m’a pris un peu de temps pour les construire. À un moment donné, on a envie de gagner un Grand Prix. Jusqu’ici, je n’avais jamais demandé à Powerplay d’aller vraiment vite dans un barrage. Il a un très grand respect des obstacles. Je le construis dans l’optique des Jeux équestres mondiaux. J’ai pris mon temps pour bien le connaître. J’avais vraiment envie de gagner ici. Tout s’est bien présenté. Tout était parfait. Quand j’ai vu le barrage de Kevin, je me suis dit que ça allait déjà très vite. Je croyais qu’il gagnerait, puis c’est allé de plus en plus vite. Aujourd’hui, j’avais vraiment envie de faire de mon mieux, mais à un moment, je me suis dit que ça allait vraiment trop vite. Comme il n’y avait que des sans-faute rapides, j’ai tenté ma chance. J’ai vu que tout le monde avait fait huit foulées entre les deux premiers obstacles du barrage. Moi, je l’ai tenté en sept en profitant de la grande action du cheval, et de son respect. Je me suis dit: « Si ça passe, je tente ma chance jusqu’au bout ». C’est passé. Ensuite, j’ai réussi un très bon virage et tout s’est bien enchaîné. »

Très affecté par la disparition d’Hickstead foudroyé en plein concours à Vérone (Italie) d’une rupture de l’aorte, Éric Lamaze avait alors mis sa carrière entre parenthèses pendant une année avant de revenir sur la scène internationale à l’occasion de la finale de la Coupe de Nations de Barcelone en septembre 2013 (photo) où il signait un superbe sans faute avec Powerplay, un hongre de 10 ans par Casall acheté au Suisse Pius Schwizer.

A 46 ans le canadien champion olympique individuel en 2008 semble avoir pleinement repris goût dans la compétition. Éric Lamaze avait déjà gagné le Grand Prix de La Baule en 2011, sur Hickstead. La boucle est désormais bouclée, le temps du deuil est achevé. Éric Lamaze est définitivement de retour, il l’a avoué lui-même : « Avec Hickstead, j’abordais tous les Grands Prix en me disant que je pouvais les gagner. Avec Powerplay, je me sens bien, prêt. Ç’a été une vraie joie de revenir au sport, mais c’en est une autre de me retrouver à nouveau avec un cheval capable de tout gagner. Nous faisons vraiment couple, maintenant. J’espère qu’il va y avoir d’autres barrages comme celui-là ».

Le classement du GP : 1. Lamaze (Can. Powerplay) 35 »84. 2. Ouaddar (Mar., Quickly de Kreisker) 37 »53. 3. Delaveau (Carinjo HDC) 37 »60. 4. Leprévost (Dame Blanche van Arenberg) 37 »99. 5. J. Verlooy (Bel. Domino) 38 »67. 6. Staut (Rêveur de Hurtebise HDC) 38 »79. 7. Delestre (Qlassic Bois Margot) 41 ». 8. Clee (GB, Utamaro d’Ecaussines) 41 »73. 9. Estermann (Sui., Castelfield Eclipse) ab. Avant barrage : 10. Wathelet (Bel. Sea Coast Forlap) 4 pts.

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