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Covid-19 : une saison en enfer pour le haut niveau

Cherche événement sportif de haut niveau désespérément. Tel est le message que vous ne lirez pas  mais qui aurait toute sa place sur les réseaux sociaux ou, pour les plus pieux, à côté d’un cierge dans une église. Avec la Covid-19, le grand barnum des compétitions, notamment des CSI 5*, a été contraint de poser ses valises en rase campagne. Simple panne d’essence ou moteur cassé, on ne sait pas encore mais on a remisé pour un temps inconnu décors et habits de lumière. Sans alcool la fête est plus folle mais sans chevaux l’été semble moins beau. Certes de Grimaud à Deauville quelques CSI se déroulent malgré tout mais font d’autant plus ressortir en creux toutes ces dates déjà annulées et celles de cet hiver qui vont venir s’ajouter.

Du compétiteur à l’organisateur en passant par le spectateur, beaucoup donneraient cher pour retrouver le monde d’avant. Celui des bruits et des odeurs, des paddocks, des foules bruyantes et serrées, des médias empressés et de ce milieu si particulier qu’on aime tant  dans lequel chacun a un rôle bien attribué et finalement sa place. Las, la diète sportive qui s’est si soudainement abattue joue les prolongations et met à mal la résilience d’une filière, d’un système qui n’en finit plus d’attendre. Car la traversée du désert est longue. Interminable, sans même officiellement le mirage d’une oasis à l’horizon.

Des conséquences il y en aura, inexorablement, même si personne aujourd’hui ne peut les prédire et si le pire n’est jamais certain. Le salut, en dehors des avancées médicales, pourrait venir de la flamme sacrée des Jeux Olympiques.

Tokyo tout d’abord l’année prochaine sera une échéance majeure qui devrait réinstaller sur le devant de la scène médiatique la compétition avec son lot de drames, de suspense, de joies et de peines dans un calendrier rendu très serré par les enjeux  de qualification.

Paris ensuite en 2024, autrement dit après-demain, constituera un rendez-vous essentiel pour lequel la France devra impérativement être prête. Tant du côté des infrastructures (en laissant de côté la farce de Lamotte-Beuvron) que des athlètes à deux et quatre pattes sur qui reposera une pression énorme : l’obligation de réussir.

Entre Covid-19 et bien-être animal dérivant parfois à un sentimentalisme excessif, les menaces qui pèsent sur le milieu de la compétition équestre sont bien réelles. Il y a des raisons légitimes d’être inquiets mais aussi d’espérer. Il ne s’agit pas d’avoir l’ambition de retenir les fils d’un monde qui se délite mais d’opposer, comme le dit Gramsci, au pessimisme de l’intelligence, l’optimisme de la volonté.

 

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