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Le difficile renouvellement de l’équipe de France

FFEThierry Pomel a révélé en fin de semaine dernière la composition de la sélection française pour les championnats d’Europe qui se dérouleront dans la seconde quinzaine d’août à Rotterdam. Le sélectionneur national a indiqué miser sur l’expérience. De fait, les noms retenus sont d’une facture des plus classiques (Staut, Leprevost, Bost, Delmotte et Deroubaix), comme si, à l’exception du dernier cité, le temps glissait sur la FFE comme l’eau sur les ailes d’un canard. Les enjeux sont certes importants, notamment obtenir un sésame pour les Jeux olympiques de Tokyo. Il n’empêche, la France semble avoir du mal à renouveler, échéance après échéance, ses cadres et à donner ses chances à de nouvelles pousses.

Il ne s’agit pas de jeter la pierre à qui que ce soit, à commencer aux figures « historiques » de l’équitation française. Année après année, elles sont toujours dans le coup, réussissant parfois de façon parfois acrobatique à retomber sur leurs pieds en termes de stabilisation professionnelle. Le haut-niveau n’est pas un long fleuve tranquille si l’on n’est pas un héritier de grande fortune ou doté soit même d’un patrimoine financier conséquent. Ceux qui  arrivent à se maintenir dans les sommets de la hiérarchie mondiale doivent être salués. Plus encore quand ils se rendent disponibles pour les sélections nationales souvent moins avantageuses financièrement que certains circuits privés.

Pourtant, ce ne sont pas les nouvelles montures qui manquent. Ce ne sont pas non plus les cavaliers doués qui font défaut. Mais de la même façon que dans le secteur de l’entreprise ou de la politique, le renouvellement n’est pas une chose naturel. Il est au contraire contre-intuitif. Les raisons avancées sont toujours les mêmes. Priorité à ceux qui ont l’expérience. Autrement dit, et c’est peut-être profondément inscrit dans notre culture hexagonale, la prise de risque, ce n’est pas notre fort. Cette tendance lourde de nos élites, tous domaines confondus, à être endogames continue à pousser les sujets les plus audacieux à aller tenter leur chance ailleurs. En Grande-Bretagne, aux États-Unis ou au Canada par exemple.

Est-ce grave docteur ? Oui, plus qu’on ne le pense. Le bridage de notre système n’est pas bon dans un contexte universalisé où nous sommes en concurrence avec le reste de la planète. Le culte de la longévité sur les mêmes postes ou fonctions n’est pas sain. Mais si le constat est facile à poser, les solutions sont plus complexes à trouver.  La composition de l’équipe de France pour Rotterdam n’est finalement que le reflet fidèle d’une FFE sclérosée, dirigée par les mêmes personnes depuis des décennies. C’est désormais la transmission de l’expérience qu’il faut penser et organiser pour avoir demain un vivier fort de plus de Staut, de Leprevost, de Bosty et autres.

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