Göteborg : rien n’est perdu pour les Français

Rien n’est perdu mais, tout reste à faire. On l’avait exprimé dans ces colonnes devant les élans de chauvinisme de certains : attention à ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. A l’issue du deuxième jour de compétition, l’adage confirme toute sa pertinence. Le coq français est toujours sur ces deux pattes… mais avec quelques plumes en moins.
Dans le match France-Allemagne qui constitue le fil rouge de cette finale Coupe du monde, nos voisins d’Outre-rhin ont pris leur revanche. On retiendra surtout de cette deuxième manche la solidité allemande, et en creux la fragilité française. Certes nos Bleus sont capables de génie, mais sur la distance, ce sont bien les allemands qui impressionnent.
A commencer par Christian Ahlmann. Pénalisé vendredi de 8 points de pénalité dans la chasse avec Colorit, le cavalier des Z a resserré les boulons avec Taloubet Z et s’est imposé sans difficulté dans la deuxième épreuve. Une performance qui lui ouvre des perspectives de podium puisqu’il n’est plus qu’à 8 points de pénalité du leader, Steve Guerdat. Plus discret mais deuxième au classement provisoire, Marcus Ehning attend son heure, tapi dans l’ombre. Les deux fautes au barrage de Cornado NRW confirment toutefois que tout dieu qu’il est, une mauvaise surprise est toujours possible. Privé de barrage à la suite d’une barre en première manche Daniel Deusser et son Cornet d’Amour sont également idéalement placés pour tenter de reproduire leur exploit de 2014 lorsqu’ils s’étaient imposés lors de la finale à Lyon.
Côté Français, la bande des quatre s’est scindée en deux. Patrice Delaveau (Lacrimoso 3 HDC) et Kevin Staut (For Joy van’t Zorvliet*HDC) semblent désormais hors du coup avec 13 points de pénalité au classement général.
Touchés mais pas coulés. Avec une faute chacun dans la première manche Pénélope Leprevost et Simon Delestre ont mangé leur crédit mais peuvent encore espérer un podium et pourquoi pas la victoire. En homme averti, Philippe Guerdat relève qu’il reste encore deux gros parcours à sauter. Ce qui amène le sélectionneur national à déclare avec son délicieux accent suisse « j’ai bon espoir« .
Du côté de la famille Guerdat justement, il convient de s’intéresser au fils puisqu’il est en tête au classement provisoire. Le Jurassien a pour lui une détermination et une soif de victoire impressionnante. En revanche des interrogations subsistent sur le fait de savoir si Corbinian est un vrai cheval de championnat capable d’être régulier jusqu’à la fin, s’il en a le mental autant que le physique.
Corbinian en effet n’est qu’un second choix. Un choix par défaut liè à la nécessité de conserver une plage de repos à Nino des Buissonnets dans la perspective des JO de Rio. Son cavalier en a bien conscience mais assure qu’il tentera crânement sa chance « C’était très difficile et Corbinian m’a épaté, il était totalement avec moi. Il se présente très bien, mais on verra s’il digère tout ça d’ici à lundi, il a encore dû courir le barrage et il n’a jamais enchaîné autant de parcours aussi difficiles, mais j’ai un très bon sentiment« .
Alors oui, une chose est sûre, l’après-midi de lundi s’annonce palpitante et passionnante avec pourquoi pas en ce week-end Pascal, un miracle du côté des Bleus.
Le classement général provisoire ici.