La Fédération Suisse des Sports Équestres succombe à l’anglais
Ne l’appelez plus organisation faîtière des sports équestres suisses mais, Swiss Equestrian. A Paris comme à Berne, le recours à l’anglais est le plus souvent le marqueur de communicants ou de dirigeants en manque d’idées comme si, changer l’enseigne, c’était changer le fond. De nouvelles idées, Damian Müller, le sémillant trentenaire arrivé à la tête des sports équestres suisse en 2021 ne manque pas. Dommage que ce ne soit pas au prix de la préservation de l’originalité de son pays, à commencer par la défense de sa langue.
En choisissant un politicien de 37 ans plein d’ambitions à sa tête, l‘organisation faîtière des sports équestres suisses a fait le choix du changement, pour ne pas dire de la rupture. Celui-ci se traduit par une feuille de route intitulée Stratégie 2030 construite autour de trois piliers : dynamisme, modernité et professionnalisme. Si le dynamisme et le professionnalisme sont de bon aloi, la modernité, concept flou et fourre-tout est plus inquiétant. Les sports équestres ne sont-ils pas intrinsèquement porteur d’une certaine tradition et donc d’un relatif conformisme ?
Dans l’immédiat, Damian Müller veut convaincre que le changement est en cours. Pour cela quoi de mieux que de changer nom et logo pour tenter d’imposer une image de marque à moins que ce ne soit une marque tout court : Swiss Equestrian. Pour être complet, il fallait bien un nouveau slogan, en anglais bien sûr. Ce sera donc « One Team. All Together. ». Puissant. Le changement d’identité se fera progressivement d’ici la fin de l’année 2024 est-il précisé.
Si on ne saisit pas exactement en quoi consiste la mise en œuvre concrète de la Stratégie 2030, annoncée par Damian Müller, à part des restructurations internes et un projet annoncé comme novateur de promotion des jeunes talents (Swiss Equestrian Talents), on retient que la stratégie de communication retenue mise sans surprise sur la numérisation et l’éradication du français. La suppression du « Bulletin » comme organe de publication et son remplacement par des canaux de communication numériques affichent la modernisation promise.
Plus inquiétant pour un Français, Damian Müller a déclaré que Swiss Equestrian est désormais une entreprise de taille moyenne ». La question n’est évidemment pas celle de la recherche d’une bonne gestion mais de savoir si celle-ci doit se faire au prix du sacrifice des particularismes, parfois peut-être archaïques, mais qui constituent la singularité et donc en partie l’attrait d’une structure.