Sortie par la petite porte pour Thierry Pomel
Thierry Pomel s’en va. Le sélectionneur national de saut d’obstacles va quitter la scène sportive sur la pointe des pieds le 1er janvier prochain. Un départ discret et non choisi annoncé par ses soins dans l’Eperon. Silence radio du côté de la FFE où l’on se garde bien de commenter et encore moins d’annoncer le nom du successeur.
Dans l’avant dernière ligne droite avant les JO de Paris, le saut d’obstacles tricolore se retrouve dans une situation inconfortable. Un manque de couples performants et un grand vide du côté du sélectionneur où ce n’est plus le trop plein mais l’absence de candidats à prendre la suite qui est inquiétante. Une situation étrange qui confirme bien l’adage selon laquelle les victoires sont collectives et les défaites orphelines. Il fallait un fusible à l’échec des Jeux de Tokyo, ce sera donc Thierry Pomel, choisi par une DTN qui lui a donc retiré sa confiance. Une DTN à laquelle le ministère des sports a mis la pression en demandant expressément, comme à l’ensemble des fédérations olympiques françaises, des résultats pour des Jeux Olympiques qui se dérouleront à la maison.
Chacun évaluera le bilan de Thierry Pomel, ce qu’il a apporté ou pas au saut d’obstacles hexagonal. Le milieu équestre a généralement la dent suffisament dure pour que futur ex sélectionneur n’ait pas à craindre l’hiver, même polaire. Il sera chaudement habillé.
Cet échec personnel ne doit pas pour autant cacher les responsabilités de la FFE qui s’étaient séparée avec le peu d’élégance que l’on sait de Philippe Guerdat dont le grand tort, outre le fait d’avoir permis à la France de décrocher une médaille d’or à Rio par équipe, aura sans douté été de ne pas avoir eu l’échine assez souple.
Du côté de la FFE justement, on se semble pas s’émouvoir de l’actuel champ de ruines. On refuse toujours de voir que la conservation des meilleures chevaux est un enjeu majeur pour rester dans le carré des meilleures nations équestres. On expédie les affaires courantes sans se soucier du calendrier jour après jour plus serré. Le nouvel organigramme technique devrait ainsi être dévoilé en début d’année. Entre une part de galette des rois et une coupe de cidre peut être ? Le hasard de la fève pourrait, après tout pourquoi pas, être une façon comme une autre de trouver un successeur à Thierry Pomel.
L’absence de réussite de ce dernier démontre une nouvelle fois que le profil de sélectionneur ne se limite pas à celui d’un bon technicien, d’un ex-cavalier de haut niveau même avec un beau palmarès. Il faut que le titulaire de ce poste soit en outre un manager hors-pair, un redoutable meneur d’hommes doté de qualités humaines fortes. Les qualités que réunissait somme toute Philippe Guerdat.