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Riesenbeck, morne plaine

La Suisse remporte l’or au championnats d’Europe à Riesenbeck (de g. à d.): Bryan Balsiger, Martin Fuchs, le chef d’équipe Michel Sorg, Steve Guerdat Steve, Elian Baumann | © Hippo Foto – Dirk Caremans

Les couleurs françaises sont restées bien pâlottes aux championnats d’Europe à Riesenbeck, en Allemagne, sur les terres de Ludger Beerbaum.  A l’issue de l’épreuve par équipe, la France termine à une sixième place, loin du trio de tête composé de la Suisse, l’Allemagne et enfin la Belgique. La Suède, donnée favorite, échoue au pied du podium. Seule bonne nouvelle, il y aura un Français, et un seul, dans la finale individuelle dimanche. Ce sera Olivier Robert et Vivaldi des Meneaux, irréprochables toute la compétition.

Elle se cherche cette équipe de France et a bien du mal à se trouver. Ces championnats ne laissent pas de place à l’entre deux. C’est du sans faute ou pas grand-chose. Sous cette fourche caudine, il n’y a bien qu’Olivier Robert qui tire sa carte du jeu. Le couple qu’il forme avec Vivaldi est solide. On ne peut malheureusement en dire autant de ses coéquipiers. Si la précision du pilotage et l’expérience de Kevin Staut et Pénélope Leprevost ne peuvent être remis en cause, il leur manque pourtant 50% de l’essentiel. A savoir, disposer d’une monture compétitive : puissante, respectueuse, rapide. Alors que la prestation de Visconti du Telman était hier encourageante (4 points) celle d’aujourd’hui est franchement décevante avec 4 fautes. Il n’est pire pour faire mentir qu’un cheval mais on voit mal Kevin Staut aborder les JO de Paris dans ces conditions. Celui qui fût de longues années le chef de file des cavaliers français a confirmé qu’il est un très grand cavalier en partageant publiquement une analyse particulièrement lucide sur sa prestation et son sytème aujourd’hui dans l’impasse. La situation n’est guère meilleure pour Pénélope Leprevost et Excalibur de la Tour Vidal mais aussi Quel Filou 13 et Mathieu Billot qui ont également démontré toutes leurs limites même si les intéressés ne partagent pas cette analyse.

La compétition c’est la confrontation aux autres et il semble en la matière qu’il manque à ces deux chevaux qualiteux le brillant supplémentaire, ou le cœur, qui font la différence. Rien de vraiment critiquable si ce n’est le fait de se situer dans le milieu de la gamme quand les sommets appellent l’excellence.  La sixième place par équipe reflète à ce titre, parfaitement le niveau de l’équipe de France. Ni bonne, ni mauvaise. Moyenne.

Malheureusement et paradoxalement c’est sans doute le pire contexte pour trouver une solution et prendre des décisions difficiles et radicales. Il aurait presque mieux valu que l’équipe de France boîte à patte cassée plutôt qu’elle ne présente une légère irrégularité. Aujourd’hui, le diagnostic n’est que plus dur à poser. 

Là où il faudrait pratiquement renverser la table avec pour seul objectif une médaille d’or par équipe à Paris, la réussite en individuel d’Olivier Robert (qu’on lui souhaite bien évidemment), pourrait avoir les effets du sachet d’anti-inflammatoire qui occulte les difficultés du collectif et fait oublier la boiterie légère. 

L’horloge du temps tourne vite. Il y a urgence à esquisser l’ossature de l’équipe de France pour Paris 2024. Or, ni les JO de Tokyo, ni les championnats d’Europe n’ont vraiment fait avancer le schmilblick. Oui, Riesenbeck à ce jour à des allures de morne plaine.

Le classement complet, ici.

Il a dit (source FSSE):

Michel Sorg, chef d’équipe suisse : « Cette médaille d’or est comme un rêve. Je suis tellement fier des quatre cavaliers et des quatre chevaux ! Il s’agit de quatre couples qui n’avaient encore jamais participé à un championnat dans cette composition – et voilà qu’ils remportent d’emblée la médaille d’or. L’esprit d’équipe était fabuleux au sein de toute la délégation, non seulement parmi les cavaliers, mais également parmi les palefreniers et avec le coach Thomas Fuchs, que je ne remercierai jamais assez pour son travail, le vétérinaire de l’équipe Marc Oertly, les propriétaires de chevaux ainsi que les autres accompagnateurs et la manager du sport Evelyne Niklaus. Je ne parviens presque pas à mettre de mots sur mes émotions, c’est tout simplement incroyable. Un grand BRAVO aux cavaliers !»

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