La Baule, les pins et Patrice Delaveau

Et de trois. Patrice Delaveau a fait du mythique stade François André de La Baule son jardin. Le cavalier du team HDC a ajouté vendredi une nouvelle ligne à son palmarès déjà bien fourni en remportant pour la troisième fois (après 1990 et 2013), le Grand Prix Longines de la Ville de La Baule. Si on y ajoute ses trois victoires dans l’autre épreuve phare du CSIO de France, le derby, on peut sans trop s’avancer en conclure que l’air de la station balnéaire de Loire-Atlantique lui réussit plutôt bien.
Précision et efficacité sur le premier tour, détermination et intelligence sur le barrage, cette édition 2018 du Grand Prix de La Baule confirme à la fois la forme de Patrice Delaveau et de son unique cartouche pour les rendez-vous majeurs, Aquila HDC. Car derrière cette victoire qui fait du bien au moral, c’est bien un autre enjeu qui se dessine. Celui des Jeux Equestres Mondiaux de Tyron (USA) qui se dérouleront en septembre. Sans parler de revanche, Patrice Delaveau est bien décidé à 53 ans à couronner sa très belle carrière marquée de nombreux succès internationaux par un titre prestigieux. Lui, la cavalier doué et besogneux a vu il y a 4 ans déjà lui passer sous le nez la victoire à Caen lors des Jeux Equestres Mondiaux. Vice-champion du Monde est un beau titre trompeur. Chez les vrais cavaliers, compétiteurs dans l’âme, une seule place compte, la plus haute. Patrice Delaveau c’est aussi le bon camarade, le pilier de l’équipe de France et qui pourtant a dû se résoudre à regarder les Jeux Olympiques de Rio depuis son poste de télévision. Heureux sans doute pour ses amis et coéquipiers habituels mais aussi le grand absent malgré lui de la photo représentant l’équipe de France, la médaille d’or autour du cou.
La roue de la fortune serait-elle en train de tourner, l’heure de Patrice Delaveau en train d’arriver ? Le Normand veut y croire. En grand champion, il prépare l’échéance et se focalise entièrement dessus. C’est de lui-même que le vainqueur du Grand Prix a précisé les choses lors de la conférence de presse en précisant que, « Pour la suite il y a des grandes échéances, le but est d’amener Aquila HDC au mieux de sa forme. Le programme du cheval est prêt jusque Tryon, il faut maintenant le garder en forme jusque-là. »
Prêt, c’est certain. « Depuis le début de saison, en concours 5*, Aquila n’a jamais commis de faute lors des premiers tours. Le cheval est tout le temps présent » relève avec un brin de fierté son cavalier. Reste une équation difficile à résoudre. Comment aborder Tryon avec un Aquila à la fois frais physiquement mais aussi, bien préparé sans jamais l’émousser et surtout sans le blesser ? Tout un dilemme qui doit également intégrer des contraintes financières, via des participations au Global Champions Tour, ou de drapeau à travers les Coupes des Nations. Dans ce cadre, Patrice Delaveau effectuera ce dimanche à La Baule son grand retour dans l’équipe nationale après deux longues années d’absence. Une forme de renaissance en quelque sorte. On veut y croire.
Le classement du Grand Prix, ici.