Victorieuse à Hickstead, la Grande-Bretagne rêve de succès à Paris
Ce week-end, la Grande-Bretagne a brillamment remporté la Coupe des nations sur son sol, lors du mythique concours d’Hickstead. Une première depuis 13 ans qui signe peut-être la relance de l’équitation britannique à un an seulement des Jeux Olympiques de Paris. Car il y a l’art et la manière. Or, avouons-le, l’équipe rangée derrière l’Union Jack ne manque pas de panache mais surtout, à l’inverse de la France, elle affiche une séduisante et performante mixité générationnelle, travaillée depuis des années. Les enfants de la « perfide Albion », ces ennemis héréditaires qui sont aussi nos meilleurs amis, pourraient bien constituer un obstacle de taille aux légitimes ambitions françaises pour les épreuves de saut d’obstacles qui se disputeront à Versailles.
Du côté britannique et notamment de la sélectionneuse nationale, Di Lampard, on sait que l’équitation est un sport d’expérience et que rien ne vaut l’alliance de l’expérience et de la jeunesse, les deux se renforçant mutuellement. L’équipe alignée à Hickstead était à cette aune, composée de John Whitaker (67 ans), mais aussi Ben Maher (40 ans), Tim Gredley (37 ans) et Harry Charles (24 ans).
On ne le dira jamais assez, Di Lampard est sans doute l’une des meilleures chef d’équipe au monde. Cette ancienne cavalière de l’équipe nationale est à la tête de celle-ci depuis 2015. Elle incarne les plus belles qualités du peuple britannique. Souvent comparée à la dame de fer (Maggie Thatcher), elle partage avec elle un brushing toujours impeccable (cliché sexiste) mais surtout une poigne de fer et une intuition juste. Première femme à occuper le poste, elle a pour elle l’intelligence, l’intuition et la détermination.
Philippe Guerdat qui a mené les tuniques bleues vers la victoire aux JO de Rio partage avec Di Lampard cette qualité rare de personnalité charismatique et de meneur d’hommes. Un sélectionneur performant ne peut être un technicien, même brillant, s’il ne possède le don inexplicable de transporter les hommes et de leur faire franchir les plus hauts sommets. A cet égard l’effacement d’Henk Nooren proportionnel à l’omniprésence de la DTN Sophie Dubourg interroge largement dans une fédération tricolore peu sensible à l’accueil des JO sur son territoire national en dehors d’un lobbying raté qui visait à délocaliser les épreuves à Lamotte-Beuvron.
Il est difficile de considérer aujourd’hui la France comme nation favorite même si courir à domicile constituera un avantage réel. Le statut de challenger sera moins lourd à porter et permettra peut être aux Tricolores, dans un retournement de situation dont ils ont le secret, de déjouer les pronostics mais les Britanniques devront être surveillés comme le lait sur le feu.