Bataille helvétique pour les sommets
C’est ce qui s’appelle finir l’année en apothéose. Martin Fuchs (Clooney 51) a ajouté une ligne supplémentaire à son palmarès en remportant dimanche 15 décembre pour la première fois une étape du Grand Chelem Rolex de saut d’obstacles. Et pas n’importe laquelle, le prestigieux Grand Prix de Genève. Une victoire sur le fil, pour 5 petits centièmes, devant Scott Brash (Hello Senator) décidément incontournable en cette fin d’année. Le Belge Jérôme Guery (Quel Homme de Hus) complète le podium alors que Steve Guerdat (Bianca) se classe 5ème. La bataille pour la place de numéro 1 mondial est engagée.
L’appétit vient en mangeant dit le proverbe. Et de l’appétit, Martin Fuchs en a beaucoup. Astreint à une hygiène de vie d’athlète de haut-niveau (pas d’alcool, beaucoup de sommeil…) le Zurichois sait ce qu’il veut. Gagner. 27 ans seulement dont 20 de compétition, ça vous forme un homme, même jeune. Martin Fuchs est de ce bois-là. Son visage juvénile ne doit pas faire oublier qu’’il est un redoutable compétiteur. Un requin aux dents aiguisés habité par le goût de la victoire. Son admiration et sa complicité avec Steve Guerdat sont condamnées à tourner à la rivalité, même amicale. L’histoire du sport est remplie de ces duels fratricides. Ils en font aussi l’intérêt et la beauté.
En remportant Genève, le cavalier de Clooney a symboliquement franchi le Rubicon. Genève était jusqu’à présent la chasse gardée du Jurassien trois fois consacré dans l’enceinte de Palexpo. Un acte belliqueux symbolique donc, doublé d’une déclaration qui ne l’est pas moins. «Devenir numéro 1 est un objectif», a précisé sans détours Martin Fuchs. Le décor est planté. La tragédie grecque peut commencer. Lequel des deux sera le meilleur Suisse à Tokyo et prendra le leadership sur l’équipe nationale ? En tout état de cause, il ne pourra y en avoir qu’un.
Le classement complet du Grand Prix,ici.