Polémique

Grand Prix magazine : une couverture qui ne passe pas

imagesLa dernière couverture du magazine Grand Prix a suscité de nombreuses et vives réactions, dont le lancement d’une pétition,  conduisant au retrait de la photo présentant un cheval « équipé toutes options » du site internet et de la page Facebook du média.

Émotion n’est pas raison et la recherche permanente de la polémique est plus que lassante. Il n’empêche, ce qui est vrai dans le domaine politique l’est de plus en plus pour l’ensemble de la société. Tout aujourd’hui est passé au scanner et soumis, à tort ou à raison, à la vindicte populaire. Au-delà des avis tranchés et du feu de paille des réseaux sociaux, reste sous l’écume des vagues une vraie interrogation. Quelles vont être à court terme les conséquences de la montée en puissance de la prise en compte du bien-être animal et où s’arrêtera-t-elle en matière d’équitation ?

Élevage, abattage, domesticité, véganisme, antispécisme, écologie, traditions, radicalisations… notre société s’interroge dans ce qui ressemble à un retour de balancier excessif par rapport à des pratiques relativement récentes, fruit de l’industrialisation et donc de la déshumanisation de l’agriculture. Vieille de deux millénaires et liée à la domestication et l’utilisation du cheval, l’équitation est aujourd’hui contrainte de passer sous les fourches caudines de nouveaux penseurs ou ayatollahs.

Dans le cas qui nous occupe, peu importe que la rédaction de Grand Prix n’ait pas prêté plus d’attention à la photo choisie pour illustrer sa couverture. Esthétiquement la photo est belle et joue son rôle, présenter une vérité crue, objective. Belle illustration s’il le fallait du slogan de Paris Match qui promet à ses lecteurs le poids des mots et le choc des photos même si en l’espèce, la photo contredit le texte censé présenter positivement le cavalier. Cette petite coquille ne doit pas susciter l’amalgame. L’attachement de la rédaction de Grand Prix au bien-être animal ne saurait être remis en cause, bien au contraire.

Mais le monde du haut niveau n’est pas celui des Bisounours. Sous les spotlights des 5* la vie n’est pas obligatoirement toute rose pour certaines montures placées sous la pression des enjeux sportifs et économiques. Reste à savoir où l’on place le niveau d’acceptabilité de cette « pression », la fin ne pouvant justifier l’utilisation de tous les moyens.

Vaste débat donc qu’il conviendrait de mener sans passion. Quand on voit cependant l’impossibilité de la FEI, non de le mener sereinement entre gens bien élevés, mais de déboucher sur des mesures concrètes qui ne soient remises en cause 6 mois plus tard, on peut être dubitatif. Il y a pourtant urgence à agir car, que l’on soit favorable ou opposé à l’évolution de notre société, une chose est sûre. C’est que si la grande famille du cheval n’arrive pas à laver son linge sale en famille et à arriver à un minimum de consensus, elle s’expose à des attaques de groupes radicaux, incontrôlables, qui saliront durablement son image.

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