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FEI : deux pas en avant, un pas en arrière

FEI Bureau 19 November 2016
Ingmar de Vos – Crédit photo FEI

Le sourire angélique du Président de la FEI est trompeur. Rompu aux arcanes d’une institution dont il a été le puissant Secrétaire Général avant d’en devenir le Président (avec rémunération, c’est une première) Ingmar de Vos est à la manœuvre pour tenter d’étouffer l’incendie qui couve chez les cavaliers internationaux.

Dans un communiqué diffusé ce jour, le Belge ne revient que sur la question de l’harmonisation des engagements dans les CSI en se défaussant au passage sur l’Alliance des organisateurs de saut d’obstacles qu’il accuse d’être à l’initiative de la proposition. Avec deux pas en avant et un seul en arrière, la FEI s’est au final bel et bien rapprochée de la vision mercantile des organisateurs à la Jan Tops, plus soucieux de faire du business que de défendre les valeurs du sport.

En attendant, l’opération déminage continue du côté de la FEI. Lundi dernier, 20 mars, a donné lieu à une inédite rencontre. Un face à face de 5 heures entre d’un côté cinq représentants du Club des cavaliers internationaux de saut (IJRC) dont Kevin Staut et Steve Guerdat et de l’autre, cinq dirigeants de la Fédération équestre internationale (FEI). A l’ordre du jour une mise à plat des nombreux griefs des compétiteurs à l’encontre d’une fédération globalement perçue comme peu à l’écoute de ses cavaliers. Le tout dans la perspective du Forum sportif de la FEI qui se tiendra à Lausanne les 10 et 11 avril.

Un rendez-vous qui s’annonce potentiellement mouvementé en raison du mouvement naissant de fronde chez les cavaliers de saut d’obstacles. Or, en Suisse, c’est bien connu, on n’aime pas les esclandres. Avec un Forum ouvert au public et à la presse mieux valait commencer un prélavage du linge sale en famille pour éviter des psychodrames dont les réseaux sociaux sont friands.

Ça, c’était le premier étage de la fusée et il a, semble-t-il bien fonctionné puisque la délégation de l’IJRC semblait plutôt satisfaite à l’issue de cette rencontre.

Le deuxième étage de la fusée, c’était de tenter de redonner de la crédibilité et de l’épaisseur à la présidence de la FEI et surtout de la faire apparaître comme le garant de l’intérêt de l’ensemble des composantes de la Fédération et non plus comme l’allié objectif d’un camp restreint d’affairistes. Il faudra pour cela, des faits concrets, tangibles. Beaucoup plus en tout cas qu’un laconique communiqué de presse tant la défiance est aujourd’hui grande.

« Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour » dit-on. La balle reste donc dans le camp d’Ingmar de Vos. En attendant pour ceux qui auraient des doutes sur la gravité de la situation, on ne peut que conseiller la lecture du remarquable entretien accordé par le truculent Hervé Godignon à Xavier Boudon du site Horse-actu.fr. C’est à lire et à relire ici.

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