Janika Sprunger pénalisée par une ineptie du règlement olympique

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Janika Sprunger (archives)

Qualifiée sportivement pour la finale individuelle de saut d’obstacles qui réunira les 35 meilleurs couples, Janika Sprunger se voit écartée par une disposition du règlement olympique qui limite le nombre de participants par nation à 3  maximum. Avec 4 cavaliers de qualifiés à égalité de points (9 points chacun) et classés ex-aequo à la 23ème place, Andy Kistler a eu la lourde de tâche de trancher. Et c’est la jeune femme qui en fait les frais.

Le chef de l’équipe Suisse, sur qui a reposé une décision très difficile à prendre, justifie comme il peut sa décision en expliquant que la cavalière de bâloise a fait, dans les deux manches par équipes, une barre de plus que Martin Fuchs (Clooney) et Romain Duguet (Querida de Treho).

Janika Sprunger a naturellement fait part sur Facebook et Twitter de sa profonde déception : « Bonnie (Bonne Chance, son cheval NDLR) et moi terminons nos Jeux Olympiques sur un beau tour aujourd’hui. J’espérais tellement être en finale vendredi pour Kompi et toutes les personnes qui nous supportent et qui croient en nous. C’était mon plus grand rêve, mon plus grand but … Tous les cavaliers suisses se retrouvent à neuf points après cette finale par équipe. Andy Kistler a dû prendre la décision de choisir les trois Suisses qui iront à la finale (ainsi sont les règles) qui ne nous retient pas. C’est un moment très dur pour nous d’autant que nous avions nos chances vendredi … mais les autres aussi. Je voudrais juste remercier tout ceux qui croient en nous. Votre soutien a rendu ces jeux si spéciaux pour moi.« 

Fin de partie donc sur tapis vert pour la Suissesse de 29 ans qui était pourtant considérée, en raison de sa constance dans ses résultats, comme le deuxième pilier de l’équipe Helvétique avec Steve Guerdat. La jeune femme avait notamment apporté une contribution majeure lors des championnats d’Europe d’Aix-la-Chapelle où le pays de Guillaume Tell avait décroché une médaille de bronze par équipe, malgré l’absence de Steve Guerdat alors suspendu.

L’avantage avec les règlements c’est qu’ils peuvent être modifiés. Et là, il va vraiment falloir faire quelque chose. Certes à Rio, seules l’Allemagne et la Suisse étaient concernées par cet article litigieux. Cela ne doit pas nous emêcher de nous interroger sur la pertinence et l’objectif réel de celui-ci. Il n’est pas sportif (puisque non basé sur les résultats) mais bien politique (au sens large) et surtout commercial. En langage olympique on dira qu’il faut veiller à « l’universalisme » des Jeux. Une bonne blague. Il ne s’agit en fait que d’avoir un maximum de pays représentés pour un impact médiatique et commercial le plus large possible…

Alors imaginons 30 secondes que Pénélope Leprevost ne soit pas tombée et soit restée dans la course en individuel ? Certes, avec des si on refait le monde. Mais on peut imaginer aisément les déchirements qu’il y aurait eu dans le camp français à exclure un coéquipier méritant. Même chose du côté allemand où il est hallucinant de voir  un aussi grand champion que Ludger Beerbaum (Casello) contraint de sortir par la petite porte des Jeux pour laisser la place à  Meredith Michaels Beerbaum, Daniel Deusser, et Christian Ahlmann.

 

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