La victoire du French spirit
Il y a ceux qu’on n’attendait pas, les petits gars du complet, et ceux qu’on n’attendait plus, les stars de l’équipe du jumping. La médaille d’or par équipe de ces Jeux de Rio n’est pas belle, elle est magnifique. C’est une véritable leçon de vie qui confirme toute la force du mental dans la discipline du saut d’obstacles. En l’espèce, la détermination aura été plus forte que la malchance.
« En fin de journée on aura peut être de bonnes nouvelles » s’était avancé Philippe Guerdat. En stratège averti le sélectionneur de l’équipe de France avait noté que le point de retard de la France avant l’épreuve présentait l’avantage de placer les Tricolores en embuscade. Ne restait plus qu’à faire des sans faute pour mettre la pression sur les adversaires, ce qui fût fait et bien fait.
Kevin Staut, taulier de cette équipe de France, avait également annoncé la couleur en déclarant « après tout ce qu’on a vécu, on va se battre comme jamais ». Les faits lui ont donné raison. Les Français n’ont rien lâché.
Décrocher l’or dans les conditions que l’on sait, c’est un peu comme décrocher la Lune. A propos de cet astre mort, John Fitzgerald Kennedy déclarait en 1961 : « Nous avons choisi d’aller sur la Lune non parce que c’est facile mais précisément, parce que c’est difficile ». Et bien c’est à croire que les Français devaient trouver que l’or a encore plus de saveur lorsqu’il est remporté à l’issue d’un parcours semé d’embûches.
Nos Mousquetaires, on peut se l’avouer sont des cavaliers extra(or)dinaires. A commencer par Philippe Rozier (Rahotep de Toscane) dont la fraicheur aura constitué un salutaire bol d’air frais pour une équipe de France au bord de la neurasthénie. Quand on y rajoute le talent du cavalier et du cheval, ces réservistes en or auront été la goutte de potion magique du druide Guerdat face à l’adversité.
Emotion toujours pour Kevin Staut et Rêveur de Hurtebise. Véritable âme de cette équipe de France, le cavalier du Team HDC, une nouvelle fois a su extraire la substantifique moelle de sa monture au moment crucial. Sa fidélité à l’équipe de France et à Rêveur, son cheval de coeur en lequel il a toujours cru sont enfin récompensées.
Avec seulement 2 points de pénalité au compteur, Bosty le magnifique a su allier le meilleur … avec le meilleur. Assagi dans le style, le champion du Haras des Brulys aura été un co-équipier exemplaire mixant tempérance et performance avec une jument, Sydney Une Prince, aussi qualiteuse et prometteuse que délicate à gérer. « Ce parcours était le plus long de toute ma vie ! » devait-il avouer à l’issue.
Reste enfin, Pénélope Leprevost et Flora de Mariposa, un couple de feu et explosif. Dispensée de troisième tour aujourd’hui la Normande n’a pas flanché hier au moment de signer un sans faute. Elle qu’on accuse parfois de tous les maux est pourtant capable de faire amende honorable et de dire qu’elle a mal monté un tour malgré le sans faute au bout. Là encore c’est la marque des grands champions.
Un seul être vous manque et tout vous paraît dépeuplé ? Comment dans ce grand moment de joie collective ne pas avoir une pensée pour Simon Delestre ?? Peu importe au fond les polémiques. Ce qui est fait est fait. Ce soir, c’est la grande famille de l’équitation qui est réunie, forte de tous ses champions, présents ou absents.
Carpe Diem. Ces cavaliers et ce pays ont droit à un peu de joie et de bonheur. Que cette médaille d’or qui vient s’ajouter à celle de l’équipe de complet fait du bien. On peut se le dire entre nous : vive la France !
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