Climat délétère et soupçons d’irrégularités pour l’élection à la présidence de la FEI
Rififi à la FEI. La température vient de monter très fortement d’un seul coup dans le processus électoral engagé par la FEI qui doit se traduire par l’élection d’un nouveau président le 14 décembre à Bakou, en Azerbaïdjan. Javier Revuelta del Peral, président de la Fédération royale hippique espagnole (RFHE), s’etait porté candidat pour succéder à la princesse Haya de Jordanie à la présidence de la Fédération équestre internationale (FEI). Dans un courrier en date du 12 novembre adressé à la FEI et aux présidents de fédérations nationales, l’espagnol annonce le retrait de sa candidature et explique pourquoi.
Comme Pierre Genecand avant lui, Javier Revuelta dénonce un processus électoral entaché de graves irrégularités. Notamment le fait que l’actuel secrétaire général de la FEI, Ingmar De Vos, malgré son statut de candidat, reste salarié de la FEI pendant la période électorale ce qui lui assure un avantage déterminant à travers les contacts et les fichiers auxquels il peut accéder à travers son poste.
Élue en 2006, la princesse Haya de Jordanie avait annoncé en août dernier son intention de renoncer à un troisième mandat. Les candidats à sa succession, qui avaient jusqu’au 1er septembre pour se faire connaître, sont tous européens. Le Suisse Pierre Genecand et le Français Pierre Durand sont les premiers à s’être déclarés. Ils ont été suivis par l’Espagnol Javier Revuelta del Peral, par le Danois Ulf Helgstrand, par le Britannique John McEwen et enfin par le Belge Ingmar De Vos.
Lors de l’Assemblée générale de l’EEF (European Equestrian Federation) à Lisbonne fin octobre à Lisbonne, les six candidats à la Présidence de la FEI ont été auditionnés par cette structure qui regroupe les fédérations équestres nationales des pays européens. Hormis le candidat belge, chacun des cinq autres candidats s’est positionné en faveur d’une séparation des fonctions de Secrétaire Général et de candidat. Les candidats suisse et espagnol ont dénoncé avec force cette situation. Pierre Genecand a d’ailleurs distribué une étude juridique exprimant un avis contraire à celui émis par le cabinet suisse sollicité par la FEI. Il a tenu à indiquer qu’il se réservait la faculté d’exercer un recours en annulation en cas d’élection d’Ingmar De Vos.
Pour Javier Revuelta, comme pour Pierre Genecand, il y a de fait une atteinte évidente au principe d’équité de traitement qui devrait être réservé à l’ensemble des candidats. Le président de la fédération équestre espagnol va plus loin en mettant en cause l’impartialité de comité indépendant mis en place par le bureau de la FEI destiné officiellement à préserver l’intégrité du processus d’élection et à éviter les conflits d’intérêt arguant du fait que l’un de ses membres, la présidente de la FEI, est à l’origine de l’embauche au poste de secrétaire général de la FEI de l’un des candidats à la présidence (Ingmar De Vos).
En filigrane plus ou moins estompé, Pierre Genecand et Javier Revuelta considèrent qu’Ingmar DeVos est le candidat de la princesse Haya et des intérêts qu’elle représente. Mais, ce qui a incontestablement mis le feu aux poudres, c’est la manœuvre engagée par De Vos pour que le futur président, fonction jusqu’alors exercée à titre gracieux, perçoive désormais un salaire.
Pour tenter d’arriver à ses fins, De Vos propose, s’il est élu, de démissionner immédiatement de son poste de secrétaire général afin de permettre à la Princesse Haya de convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire qui avaliserait une modification des statuts permettant au nouveau président d’être rémunéré.
Javier Revuelta fonde son opposition à cette modification sur le fait que celle-ci, loin d’être anodine, n’a pas fait l’objet d’une étude approfondie permettant de juger de son bienfondé et de ses conséquences pour la FEI.
« Je ne peux pas aller contre mes principes, et être complice d’un processus que je crois vicié, et qui ne répond pas aux principes démocratiques minimaux d’indépendance, de transparence et d’égalité des chances entre tous les candidats« , écrit le Président de la Fédération Espagnol dans sa lettre.
Premier à réagir Pierre Genecand regrette très fortement le retrait d’un candidat de grande qualité. Une « honte » pour la FEI estime-t-il avant de déclarer « Il est décevant de constater que la campagne a pris un ton tout à fait délétère et donne une très mauvaise image de la FEI pour les médias, les cavaliers, le public et le CIO« .
et ça continue…malheureusement pour nous, l’humain restera toujours un être avide de pouvoir et adepte des arrangements en tous genres pour flatter son égo et son portefeuille…