Trophée des Légendes : du plaisir à l’état pur

La simple annonce de revoir s’affronter dans une tournante quatre anciennes stars du saut d’obstacles mondial avait déjà mis en appétit plus d’un aficionados. La mise en œuvre dans le cadre du CSIO de La Baule a tenu toutes ses promesses. Le Trophée des Légendes, idée un peu folle née dans la tête de Frédéric Cottier, a largement séduit, et ne demande désormais qu’à être pérennisé.
Il y a bien entendu ce côté « âge tendre et tête de bois » ou plutôt anciennes têtes d’affiche et cheval de bois. La curiosité était donc de mise dans les tribune du stade François-André car si dans le tennis on rend honneur depuis plus de 20 ans à ses anciennes gloires, les choses sont forcément plus compliquées en équitation en raison d’un partenaire incontournable : le cheval. Ce détail, loin d’être anodin, a été réglé grâce au concours des sports équestres militaires qui ont accepté de prêter 4 montures. Ne manquait plus que les pilotes. Pour cette première deux Français Eric Navet et Frédéric Cottier et deux étrangers, le Suisse Markus Fuchs (oncle de Martin) et l’Allemand Lars Nieberg (père de Gerrit). Du lourd donc et de vraies personnalités à l’image de Frédéric Cottier qui n’a pas hésité à sortir la veste (verte) et la bombe, toutes deux d’époque.
Rien de mieux qu’une tournante pour créer du suspense et un vrai enjeu sportif d’autant que parmi les 4 quadrupèdes réquisitionnés, l’un d’entre eux s’est montré moins coopératif, donnant du fil à retordre à ses expérimentés cavaliers. Lars Nieberg (double champion olympique) en a d’ailleurs fait les frais, victime d’une chute sans gravité sur un refus. On retiendra surtout le style intact d’Eric Navet, tout en finesse et légèreté et ses quatre tours sans pénalité, une vraie leçon d’équitation. Tout aussi remarqué, le plaisir manifesté par l’expatrié Normand à célébrer sa victoire par un tour d’honneur digne d’un Grand Prix… pour une épreuve symbolique au profit d’une œuvre caritative. Gagnant un jour, gagnant toujours ces hommes là ont la compétition dans leur ADN. Un beau moment dont on attend avec impatience la réédition. Vivement l’année prochaine.