Royal Windsor Horse Show, délicieusement so british

En Grande-Bretagne, c’est une institution depuis 1943. Un mélange de tradition et de modernité qui nous rendrait presque nostalgiques du Brexit. Un événement équestre majeur qui mêle Jumping (CSI 5*), dressage (CDI 4*) et attelage (CAIO 4*). Tout ça au pied du château de Windsor avec en prime la reine d’Angleterre et un dress code à respecter.
Il n’y a bien que la press people française pour commettre un affreux crime de lèse-majesté. Paris Match par exemple qui ose ainsi écrire « La reine Elizabeth II a bravé la pluie pour assister, ce mercredi, à la première journée du Royal Windsor Horse Show. De quoi lui donner des airs de petit lutin avec son capuchon pointu ». « Petit lutin », quelle insolence ! Décidément ces maudits mangeurs de grenouilles et indignes descendants d’un peuple régicide ne comprennent rien à l’esprit britannique. Certes, on ne peut pas dire que la tenue arborée à cette occasion par sa royale majesté soit des plus glamour mais les conditions météorologiques n’étaient guère favorables au port de ses célèbres chapeaux aux couleurs pastels. On retiendra plutôt la vraie passion de la souveraine de 93 ans pour les chevaux et cette manifestation créée à l’origine pour collecter des fonds en pleine seconde guerre mondiale. Et finalement cette rencontre anachronique entre cette vieille dame et les compétiteurs était des plus sympathiques. Il n’est pas sûr malheureusement que malgré la tradition, la passion des chevaux, se transmette à la nombreuse descendance de la souveraine.
Côté saut d’obstacles l’énorme dotation (500 000 €) a joué son rôle et attiré un plateau relevé dont un trio tricolore de choc – Simon Deslestre (Hermès Ryan), Roger-Yves Bost (Sangria du Coty) et Kevin Staut (For Joy van’t Zorgvliet*HDC) – bien décidé à faire valoir ses chances dans le Grand Prix Rolex qui se disputera dimanche à 15h30. Il ne manquerait plus qu’un de ces maudits Français soit sacré au pied du château royal.