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Patrice Delaveau, valeur sûre

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Patrice Delaveau et Urcos de Kerglenn*HDC. Saut Hermès 2019. Cliquer pour agrandir.

Qui ne connaît pas la formule anglophone « the winner takes it all » ? Les amateurs de disco penseront inévitablement à l’un des morceaux les plus connus du groupe Abba. Les sportifs, eux, savent que l’expression résume une situation frustrante dans laquelle le gagnant remporte la mise et tout ce qui va avec, notamment la lumière des projecteurs. On a pu le vérifier une nouvelle fois à l’occasion du Grand Prix du Saut Hermès. La lumière pour Simon Delestre et sa prestation époustouflante avec Ryan, une part d’ombre certaine pour les suivants dans le classement. Injuste ? Assurément. Notamment pour Patrice Delaveau relégué à la 11èmeplace pour une faute commise au barrage avec Urcos de Kerglenn*HDC. De plus en plus rare en 5* faute d’un piquet étoffé, le cavalier du Haras des Coudrettes a démontré qu’il n’en reste pas moins compétitif à ce niveau. Il faudrait juste que le vent de la chance vienne gonfler ses voiles pour que le vice-champion du monde de Caen retrouve des couleurs et sa place en équipe de France dans les rendez-vous majeurs.

Signe que le temps passe et que sa notoriété souffre un peu de son éloignement de la première actualité sportive, sa page Wikipédia mentionne encore Orient Express*HDCcomme son cheval de tête alors que celui-ci coule une heureuse retraite. Son remplaçant en titre, c’estAquila *HDC. Malheureusement ce fils d’Ovidius de 14 ans s’est blessé (tendinite) en juin 2018 lors du Grand Prix de Rotterdam après avoir remporté dans les six premiers mois de l’année le Grand Prix de Hong-Kong et celui de La Baule.

A l’issue d’une longue convalescence, l’alezan a fait son retour courant février dans le CSI 2* de Royan. Des interrogations naturelles subsistent toutefois sur sa capacité à revenir au plus haut niveau. Mécanique fine et subtile, les chevaux de haut niveau sont des porcelaines fragiles. Il faut donc croiser les doigts pour que le physique tienne.

A 54 ans, Patrice Delaveau est un cavalier accompli au riche palmarès mais aussi un homme mûr, empreint de sagesse. L’homme de cheval aurait pu se contenter de partager son savoir équestre avec sa fille Valentine que l’on retrouve dans les CSI 1* et 2* mais, avec son épouse Sabine, il s’est lancé dans une autre projet mené de front avec la compétition. A la rentrée scolaire prochaine, l’Académie Delaveau (un sport-études) accueillera ses premiers élèves, une douzaine, au Pôle international du cheval à Deauville. Une belle idée mais complexe à monter car les arcanes de l’éducation nationale prennent parfois des allures de parcours d’obstacles, notamment pour les aménagements d’horaires. Les Delaveau devraient toutefois s’en affranchir car si dans la famille on est discret, on n’en est pas moins efficace.

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