FFE : Lecomte n’est toujours pas bon
C’est ce qu’on appelle de la provocation pure et simple. Entre le bras d’honneur et le « venez me chercher si vous le pouvez». Alors que la vague d’indignation et de colère suscitée par la rupture du contrat de Philippe Guerdat peine à retomber, réalimentée par son remplacement par Sophie Dubourg, Serge Lecomte a remis des pièces dans la machine mardi soir. Quelques heures avant le gala de la Fédération Française d’Équitation, qui s’est tenu à grands frais dans un hôtel de luxe parisien, Serge Lecomte s’est montré particulièrement désobligeant à l’égard des journalistes de L’Eperon qui l’interrogeait légitimement sur la situation. « Serge Lecomte nous a indiqué qu’aucune justification n’était à nous fournir et a suggéré que la presse équestre n’avait pas grande importance dans le paysage médiatique » indique la rédaction du plus vieux et très respectable magazine équestre français.
Passons sur le manque de considération et d’éducation d’un Président dont le sentiment d’impunité interroge. On relèvera toutefois, au-delà d’un côté bravache assumé, un manque de cohérence. Organiser un gala de prestige à grands frais à hôtel Intercontinental de Paris quand préalablement on indique que la fédération n’a pas les moyens de se payer simultanément un sélectionneur et un entraîneur pour le CSO, discipline reine, ça laisse pour le moins dubitatif.
Autant dire que la crise que traverse la FFE commence à ne plus ressembler à un feu de paille. A force de souffler sur les braises, l’incendie pourrait gagner en vigueur et en périmètre. Il serait temps que les membres du Comité Fédéral, à titre personnel, se positionnent sur la situation actuelle et indiquent s’ils cautionnent (ou pas, on peut rêver) le virage pris par Serge Lecomte. De la même façon il serait bon que le ministère des Sports, dont Sophie Dubourg est censée être la représentante, s’interroge sur la crise que traverse une de ses fédérations les plus importantes et historiquement pourvoyeuse régulière de médailles.
Renouer les fils du dialogue et de la confiance ne sera pas simple. Et pourtant, Il y a urgence à remettre ce petit monde sur les rails ne serait-ce que pour éviter que la grande fête promise pour les JO de 2024, à la maison, ne tourne à la pantalonnade et à la grande désillusion.
Au regard du poids économique de la filière équine (60 000 emplois, 14 Mds€ de flux financiers) , les intérêts supérieurs doivent prendre le pas sur des modes de gouvernance et de gestion qui relèvent aujourd’hui plus d’un mauvais amateurisme suranné que d’un professionnalisme éclairé d’autant plus nécessaire que la concurrence avec les autres sports est féroce.