Polémique

Championnats : le sol du Grand Parquet a bon dos

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Suite au très faible nombre d’engagés dans les épreuves de championnat de France de saut d’obstacles qui se couraient dernièrement à Fontainebleau, Sophie Dubourg, dans un entretien accordé à l’Eperon,  a pointé la qualité du sol et son dénivelé qui seraient des freins majeurs à une participation massive des cavaliers. La Directrice Technique Nationale de la FFE propose comme solution pour l’édition 2020 de passer sur un terrain en sable, sur le même site, ou ailleurs …

Il fallait une victime expiatoire, ce sera donc la qualité du sol. C’est vrai que certaines fédérations équestres européennes rencontrent un problème d’attractivité de leurs championnats avec des titres dévalorisés face à la concurrence de concours ou de circuits privés. A elles de s’interroger sur le pourquoi et de tenter de trouver des solutions. Les raisons sont sans doute multiples (dates, dotations, avantages liés au titre…) mais, dans le cas français, faire porter le chapeau à la nature du sol du Grand Parquet semble un peu court. Ce genre d’affirmation ne peut se faire au doigt mouillé après avoir interrogé en catimini quelques cavaliers. Consulter les intéressés, c’est bien. Encore faudrait-il que ce soit fait de façon large et transparente pour déterminer les vrais freins à une participation plus soutenue.

L’attractivité d’un championnat est étroitement liée à la puissance symbolique qu’il véhicule. Cela commence par un terrain légitimement considéré comme mythique. Or, ce sont justement les caractéristiques particulières du terrain du Grand Parquet qui font le sel de Fontainebleau. Il y a toujours de bonnes raisons à vouloir aseptiser les concours avec des pistes en sable standard, bien planes. Sauf qu’à ce rythme là, à vouloir s’affranchir coûte que coûte des aléas dans un sport d’extérieur, on finira par faire les championnats… en indoor.

On pourrait ériger la participation aux championnats en préalable obligatoire à toute sélection nationale mais la FFE semble avoir abandonné, selon les propos de Sophie Dubourg, toute volonté coercitive. Pourquoi pas. Mais faire de la nature du sol la seule réponse semble un peu simpliste. Tout autant que modifier le calendrier, un nouvelle fois.

Derrière cette polémique, de lourds enjeux se profilent. On sait que Serge Lecomte aurait bien vu les épreuves d’équitation des Jeux Olympiques de Paris 2024 se dérouler à Lamotte-Beuvron et non à Versailles ou sur un autre site parisien (Chantilly, Fontainebleau). Derrière ce positionnement, on saisit bien l’embarras de la FFE qui a investi des millions dans le parc équestre fédérale solognot, dans des réalisations parfois mégalomaniaques ( château, manège de 92×132 m), à ne pas voir « ses épreuves« , les championnats, se dérouler dans ses propres infrastructures.

Avec le sourire, Sophie Dubourg a mis un solide coup de couteau au Grand Parquet et ouvert des perspectives. Un appel à candidature pour choisir un site avec « un sol et un lieu qui conviennent » sera lancé a-t-elle précisé en indiquant que des décisions « sévères et rapides » seront prises pour l’édition 2020. De là à considérer que le parc fédéral pourrait accueillir les prochains championnats…

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