Beezie Madden, prête pour Göteborg
Il y aura bientôt un an, en avril 2018, Beezie Madden, avec un sang-froid remarquable, dominait de bout en bout les finales de la Coupe du monde à l’AccordHotels Arena de Paris-Bercy. Cette victoire n’avait pas le charme d’une première pour l’américaine de 54 ans qui avait déjà soulevé le trophée en 2013 à Göteborg mais l’air de Paris au printemps avait ce « je ne sais quoi » qui fait battre un peu plus vite le cœur d’un étranger dans la ville lumière. Dans un mois la reine Beezie remettra son trophée en jeu… à Göteborg. L’échéance a été préparée avec soin par le team Madden qui aimerait bien s’offrir un formidable doublé.
La ville suédoise a défaut du charme parisien a l’exotisme des contrées lointaines. Ces dernières années les pays scandinaves se sont essayés avec succès à la réalisation de séries policières. La Coupe du Monde 2019 a tout pour s’inscrire dans cette veine. Par le format de l’épreuve tout d’abord. Quatre longues journées à rebondissements où tout, ou presque, peut arriver, balayant au passage les stratégies les plus élaborées et les préparations les plus abouties. Par l’homogénéité du niveau des cavaliers et des montures ensuite. Il serait bien imprudent à ce jour d’être tranché dans ses pronostics. Même le regretté Oma Sharif ne s’y aventurerait pas.
A défaut de certitudes, Beezie Madden, très pragmatique, a choisi de mettre un maximum de chances de son côté. Bien que qualifiée automatiquement pour cette finale en raison de sa victoire de l’an passé, la résidente de l’état de New-York a pris un maximum de précautions en s’astreignant à courir les qualifications. Bien lui en a pris puisqu’elle termine celles-ci en tête de la côte Est de l’Amérique du Nord, la plus difficile.
Cavalière expérimentée, Beezie abordera Göteborg avec un piquet de chevaux affûté. Breitling LS avec lequel elle remportait Paris est, à 12 ans, largement dans le coup. Mais la petite fille de l’Oncle Sam, 9èmeau classement mondial permanent, peut aussi compter sur Chic, Coach ou Darry lou. Autant d’atouts dans sa manche qui doivent amener à considérer miss Madden comme une redoutable concurrente.
Pas d’emballement. Comme le rappelait fort à propos la championne il y a un an à Bercy, « le saut d’obstacles n’est pas une science exacte ». Il y a des hauts et des bas pour le cavalier mais aussi pour le cheval. « Parfois, tu ressens que quelque chose ne va pas pour lui dès le matin en le voyant, ou à l’échauffement ». C’est ce qu’on appelle la glorieuse et passionnante incertitude du sport.