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Marcus Ehning, nouveau dieu du stade à Aix-la-Chapelle

CHIO Aachen 2018
Marcus Ehning et Prêt à Tout à la remise des prix. Crédit Merrick Haydon (Revolution)

Plus qu’une simple enceinte sportive, Aix-la-Chapelle est le stade de l’olympe équestre. En repartir avec les lauriers de la victoire confère un statut de demi-dieu. Marcus Ehning pour beaucoup était déjà un demi-dieu. En remportant dimanche, pour la deuxième fois, le Grand Prix Rolex, l’Allemand, à 44 ans seulement mais déjà dix médaille d’or, confirme son rang d’extra-terrestre ou plutôt d’extra-équestre et devient un dieu à part entière !

Une première manche longue et délicate parsemée d’obstacles exagérément énormes suivie d’une deuxième à peine raccourcie et enfin un barrage avec 8 obstacles dont un oxer aux allures de montagne. Trois tours sans faute pour Marcus Ehning et son cheval français Prêt à Tout. Trois tours montés à la perfection avec un barrage parfait. De ceux qui font retenir leur souffle au 40 000 spectateurs et résonner un silence de cathédrale. Un dressage parfait, une monte légère et réfléchie Ehning figure parmi ces très rares cavaliers qui même dans un barrage donne le sentiment d’arrêter le temps.

Etonnant cavalier. Maladivement timide, incroyablement nerveux comme en témoignent les cigarettes vites fumées et les tics qui animent parfois son visage et pourtant, un sang-froid extraordinaire. Des mains larges de paysans et des traits rudes et malgré tout une remarquable finesse jusqu’au bout des doigts et dans sa relation avec sa monture. Oui, Marcus Ehning est un mystère et cela contribue un peu plus à sa légende.

L’homme est tellement (sur)doué qu’on pourrait penser que c’est une machine à gagner. Là encore, c’est contre-intuitif. Le Maître n’est pas du genre à dévisser une tête pour une plaque. Etrangement il n’est pas non plus des mieux équipés. Prêt à Tout ne figure pas parmi les chevaux star du circuit. Il fait son job, dans une confiance totale avec son cavalier. Même chose d’ailleurs pour Luciana Diniz et sa jument Fit For Fun. La Portugaise doit se contenter de la deuxième place. La troisième marche du podium revient à un autre couple fusionnel, le Brésilien Pedro Veniss et son étalon Quabri de l’Isle.  Trois pilotes d’exception qui viennent prouver que le jumping ce n’est pas de la Formule 1 où il faut avoir la plus grosse cylindrée même sur des parcours caricaturaux, à l’Allemande, dans leur construction. C’est avant tout le sentiment et la confiance qui comptent. Et c’est tout l’intérêt de ce sport.

Le classement complet, ici.

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