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Rétrospective 2016 (2) : le sourire d’Eric Lamaze

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Lors de l’édition 2016 de La Baule, Eric Lamaze a remporté deux épreuves 1,50m avec Fine Lady 5. Trois mois plus tard le couple était médaille de bronze à Rio.

Tous les cavaliers sont sympathiques, mais certains le sont plus que d’autres. C’est le cas d’Eric Lamaze (48 ans). On pensait un temps, à tort, le champion olympique de Pékin (2008) perdu pour l’équitation à la suite de la disparition tragique de son crack Hickstead, décédé d’une rupture de la aorte lors de l’étape Coupe du Monde de Vérone en novembre 2011. D’une façon assez incroyable, l’étalon s’était effondré en s’assurant de ne pas blesser son cavalier.

« Beaucoup de gens disent que quand tu as un rapport très fort avec un cheval, tu deviens un peu comme lui ou que le cheval devient un peu comme toi. On avait un peu la même personnalité. On était deux gagnants, on avait la même énergie, qui se transformait en choses incroyables » devait déclarer par la suite le Canadien.

Champion un jour, champion toujours. Passé le temps du deuil, Eric Lamaze s’est reconstitué un piquet et a repris goût au concours, le virus a été le plus fort. Avec Fine Lady 5, le cavalier originaire de Montréal s’est trouvé une monture à la hauteur de son talent. Suffisamment pour que le couple décroche aux Jeux de Rio la médaille de bronze en catégorie individuelle.

« J’aurais aimé gagner une autre médaille d’or, mais Fine Lady 5 commençait à être fatiguée après avoir dû participer à trois épreuves au cours de la même journée » déclarait sobrement Eric Lamaze très satisfait de l’évolution spectaculaire de cette jument de 13 ans au départ plus destinée aux épreuves de vitesse.

Il faut avouer que celui qui est affublé du surnom de Caribou sur le circuit, outre le fait d’être attachant, a une sacrée personnalité, liée à une trajectoire personnelle compliquée.

A commencer par une enfance difficile. Faute de mère emprisonnée pour trafic de drogue et d’un père qu’il n’a jamais connu, le gamin est élevé par sa grand-mère, alcoolique. Il quitte le système scolaire à 15 ans et doit son salut à l’équitation. Des problèmes de drogue le poursuivent longtemps, notamment une addiction à la cocaïne qui lui causera des déconvenues sportives. Mais le cheval sera le plus fort. A l’approche de la cinquantaine Eric Lamaze est désormais un homme assagi, posé. Heureux sans doute comme en témoigne son sourire, tellement emprunt d’humanité.

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