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Pour Luca Moneta, «Le cheval n’est pas une conquête, c’est un cadeau de la vie»

bordeauxGP1 130Luca Maria Moneta est assurément l’un des plus sympathiques cavaliers du circuit international. Installé à Lurate Caccivio, à une dizaine de kilomètres de Côme le cavalier italien est un ami et élève de Michel Robert avec lequel il partage une approche très particulière des chevaux basée sur la complicité, jamais la force. Et ça marche. Le transalpin est passé en seulement trois ans d’honnête compétiteur, membre du cadre B de l’équipe nationale italienne à cavalier performant. En 2013 il est notamment  5ème du derby de la Baule, vainqueur de la puissance à l’Olympia de Londres à 2m18, 3ème du GP5* de Vérone …

Dans un entretien accordé au quotidien Suisse Le Temps, il confiait en 2010 :  «La méthode? Elle est toute simple, très logique. Dans la vision traditionnelle des choses, c’est le cavalier, en homme fort, qui montre que c’est lui qui commande. Moi, je ne force pas le cheval à faire ce que je veux. Je l’aide à venir dans ma direction en le soumettant à des petites contrariétés s’il en choisit une autre, jusqu’à ce qu’il comprenne qu’on va faire les choses ensemble. J’utilise des petits stress plutôt que la douleur. C’est de la psychologie inversée par rapport à notre culture traditionnelle, qui consiste à dominer, à obtenir les choses par la force. Je ne dis jamais à un cheval: «Tu fais ça!» Je lui donne l’impression que c’est lui qui prend les décisions.»

Adepte du dressage doux il estime que, « Notre langue, c’est celle du corps et de la gestuelle. Je m’exprime par des attitudes, des formes d’autorité, des mouvements. Le regard est très important aussi, et les énergies… C’est une sorte de télépathie. C’est très difficile à comprendre pour les hommes parce qu’on ne l’utilise pas entre nous. Ce sont les chevaux qui m’ont appris ça.» Les chevaux mais pas seulement. Avant de se lier avec Michel Robert, il a passé trois mois chez l’Américain Pat Parelli, le maître des chuchoteurs.

Cette capacité à établir une connexion avec les chevaux est reconnue en Italie où on lui confie souvent des chevaux difficiles sur lesquels on a échoué. «Quand ils arrivent ici, les chevaux n’ont aucune expression dans les yeux. Ils ont connu le bâton, la longe, les éperons, l’électricité… Ils pensent que tous les hommes sont des salauds ». Le plus grand bonheur de l’Italien, c’est de leur réapprendre la confiance.

Un brin désabusé et fataliste, Luca confiait en 2010 au journaliste Suisse qui le questionnait, regretter ne pas avoir la reconnaissance des professionnels de haut-niveau : «J’espère qu’un jour un propriétaire me fera confiance. Parce que si je gagne une grande épreuve avec un bon cheval, j’aurai la possibilité de montrer à tous les bienfaits de ma méthode ». Ce temps semble aujourd’hui arrivé.

En 2013, à l’occasion du Derby de la Baule, le transalpin en selle sur Jesus de la Commune était équipé de la première caméra embarquée, dédiée aux sports équestres. Un pur bonheur (vidéo).

Photo : Luca Maria Moneta/Connery (Jumping de Bordeaux)

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