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Steve Guerdat : « la FEI ne nous prend pas au sérieux »

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Steve Guerdat

Ce n’est pas encore une mutinerie mais ça pourrait finir par le devenir. L’Assemblée générale de l’IJRC (International Jumping Riders Club), le Club des cavaliers de saut d’obstacles internationaux qui s’est tenue vendredi matin à Genève parallèlement au CHI a donné lieu à une rare expression de mécontentement. Les meilleurs athlètes mondiaux de la discipline sont furieux de n’avoir été ni consultés ni entendus par la FEI (et parfois leurs propres fédérations) sur le changement de format de l’épreuve par équipe aux Jeux olympiques.

Le torchon brûle, à défaut du lac. Les stars du jumping mondial sont en colère et l’ont clairement manifesté, les yeux dans les yeux à Sabrina Ibañez. En l’absence regrettée d’Ingmar de Vos, le Président, c’est en effet à la Secrétaire Générale de la FEI qu’est revenue la délicate tâche de tenter d’expliquer l’intérêt d’une réforme adoptée par les instances équestres internationales malgré les mises en garde répétées des principaux intéressés à savoir, les cavaliers. Une mission quasi impossible qui n’a pas convaincu les athlètes. A défaut, ceux-ci en ont profité pour vider leur sac.

Steve Guerdat, local de l’étape, n’a pas mâché ses mots. «L’absence de Monsieur De Vos (retenu à Hong Kong ndlr) est une preuve que la FEI ne nous prend pas au sérieux et ne nous respecte pas. La lettre qu’il nous a adressée concernant les problèmes dont nous débattons actuellement était irrespectueuse, alors que nous méritons une reconnaissance. Nous sommes les cavaliers, ceux qui font ce sport, mais on nous a traités comme des clowns», a assené le charismatique champion olympique de 2012.

«Ce nouveau format n’a aucun sens. Ca enlève toute l’excitation de la compétition. Et on ne vendra pas plus de droits TV si ça ridiculise notre sport, qui reste un sport dangereux» a renchéri Eric Lamaze, autre champion olympique. «On va se retrouver avec des gens qui vont se mettre à le pratiquer n’importe comment juste pour pouvoir participer aux JO. Ca va tuer le saut d’obstacles» a poursuivi le Canadien. Un avis largement partagé par ses pairs à l’image de l’Irlandais Cian O’Connor : «ce n’est pas comme en athlétisme, où on peut avoir un type venu de Mongolie-Extérieure qui arrive cinq minutes derrière les autres. Ca ne fera de mal à personne. Mais se retrouver avec des athlètes qui ne sont pas en état de franchir un parcours de saut olympique, en défonçant toutes les barres, ça sera du carnage ».

Les chiens aboient, la caravane passe. Peu importe l’exaspération des cavaliers, la réforme engagée par la FEI ne devrait pas être remise en cause par le CIO qui doit désormais l’approuver. Dès les Jeux de Tokyo en 2020, les équipes en saut d’obstacles devraient donc être composées de trois couples cavalier-cheval et plus quatre. Point positif cette modification permettra, dans un souci d’universalisme et surtout d’audimat tv, de passer de 15 équipes de 4 cavaliers, représentant 28 nations, à 20 équipes de 3 cavaliers incluant 33 pays. Points négatifs, le risque d’abaissement du niveau et le fait qu’il ne sera plus possible de retirer le plus mauvais résultat de l’équipe de 4 ce qui pourrait contraindre à faire concourir un cheval coûte que coûte afin d’éviter l’élimination de l’équipe.

La FEI, par la voix de sa Secrétaire Générale, s’est défaussée sur le CIO pour qui la question de l’élargissement de l’audience serait non négociable. L’important, ce n’est plus de participer mais bien les droits tv…

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